Typologie(s)

établissement scolaire
atelier (artisanat)

Intervenant(s)

INCONNU - ONBEKEND1887

POPONCINI & LOOTENSingénieur-architecte2003-2012

Styles

Néogothique

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Schaerbeek (Apeb - 2010-2015)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Paysager
  • Scientifique
  • Social
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2013-2014

id

Urban : 23217
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Description

Établissement scolaire construit à partir de 1887 en style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. et agrandi progressivement par la construction ou l'acquisition de bâtiments. En 2008, le complexe est profondément modifié par les ingénieurs-architectes Poponcini & Lootens.

Historique


En 1882, une première école Saint-Luc est fondée à Bruxelles. D'abord installée à Molenbeek, l'institution, trop à l'étroit, déménage rue des Palais à Schaerbeek (I). Avec l'aide du juge de paix Campioni, elle acquiert une parcelle sise à l'arrière d'un hôtel particulier néoclassique et accessible via ce dernier. En 1887, un premier bâtiment (A) y est construit, implanté de biais par rapport à la rue. Ses plans sont peut-être dus au directeur et fondateur de l'institut, le frère Marès Joseph. Par la suite, l'hôtel particulier à front de rue est acheté par l'école ainsi qu'une habitation voisine, afin de loger le corps enseignant. En 1889, un second volume (B) de deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. est bâti dans la cour intérieure. En 1893, un troisième immeuble de la rue des Palais est acquis, ce qui dote l'école d'une large façade à rue. En 1916, le bâtiment A voit son second étage transformé en chapelle et est augmenté d'un volume (C) abritant, à ce niveau, un chœur, un oratoire et une sacristie. La chapelle remplace un lieu de culte détruit, érigé en 1911 par l'architecte Edmond Serneels à l'arrière d'un des bâtiments à rue.

Rue des Palais 70, Ancien Institut Saint-Luc, chapelle, Sint-Lukasarchief.

En 1921, l'école s'agrandit à nouveau. Le bâtiment B est prolongé de deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers la droite (D), accueillant des salles de classes et une salle d'exposition au premier étage. À la même date, une passerelle continue est établie au premier étage des bâtiments A, B et D. En 1929, les façades des trois immeubles néoclassiques à front de rue sont transformées par l'architecte F. J. De Smedt. L'année suivante, un nouveau volume de classes (E) est ajouté dans le prolongement du bâtiment A. En 1932, les bâtiments A et E sont surélevés d'un étage vitré sous toiture plate, destiné à accueillir une classe de dessin et une salle de pose. En 1934, les bâtiments à rue sont à leur tour surhaussés d'un niveau. Deux ans plus tard, l'architecte Henri Gillis dote également le bâtiment B-D d'un haut étage vitré à galerie en mezzanine, sous toiture plate, devant abriter un musée. En 1954, un bâtiment de six niveaux (F), comprenant ateliers, chambres et salle de conférence, est accolé à la droite du bâtiment B-D. Entre 1955 et 1969, une annexe de deux niveaux (G) est érigée dans la cour principale, perpendiculairement au bâtiment F.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'école s'étend progressivement en intérieur d'îlot, englobant plusieurs bâtiments anciens jusqu'à la rue Rogier, et à la rue Verte où elle acquiert plusieurs immeubles. À partir de 1950, l'institution devient propriétaire d'un complexe (II) qui abritait probablement à l'origine une école et/ou un couvent, peut-être l'ancienne école gardienne et de filles Saints-Jean-et-Nicolas. Ce complexe se compose d'un bâtiment de style néoclassique (entre 1881 et 1883), remplaçant vraisemblablement une villa (entre 1840 et 1858), et devançant trois volumes formant un U, élevés entre 1858 et 1893. En 1962, l'institut acquiert les bâtiments de l'ancienne fonderie typographique Vanderborght (III). Cette entreprise s'installe à Schaerbeek entre 1840 et 1858 et s'agrandit progressivement durant la seconde moitié du XIXe siècle. Les deux ensembles (II et III) accueillent aujourd'hui l'école Sint-Lukas Kunsthumaniora.

Entre 2003 et 2012, une importante campagne de travaux (ingénieurs-architectes Poponcini & Lootens) s'engage sur le site du Campus Sint-Lukas (I). Les constructions à front des rues des Palais, Verte et Rogier sont détruites, au profit de nouveaux bâtiments rues Verte et des Palais. Une passerelle couverte (H) est établie entre le bâtiment E et un haut volume en intérieur d'îlot (J). La passerelle de 1921 est supprimée et les bâtiments originaux sont rénovés.

Rue des Palais 70, Ancien Institut Saint-Luc, volume contemporain en intérieur d'ilot (photo 2014).

Description

Implantées sur un vaste terrain en déclivité de la rue des Palais à la rue Verte, les constructions sont liées les unes aux autres par des couloirs ou des passerelles. Un jeu d'escaliers permet de racheter la déclivité entre les rues.

À front de la rue des Palais, bâtiment oblong sous toiture plate, comptant quatre niveaux en façade avant, cinq en façade arrière. Rez-de-chaussée largement vitré. Passage couvert menant à la cour intérieure. Étages scandés d'étroits pans verticaux, tantôt vitrés à cadre métallique, tantôt lisses ou texturés.

Dans la cour intérieure, bâtiments primitifs de l'école, construits en «L» entre 1887 et 1930 (A à E). Façades de style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors., en briques rouges rehaussées de pierre blanche et de pierre bleue. MenuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. remplacée.

Rue des Palais 70, Ancien Institut Saint-Luc, premier bâtiment de 1887 et façade <a href='/fr/glossary/243' class='info'>pignon<span>Partie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc.</span></a> de l'ancien oratoire (photo 2014).

Élévations des bâtiments A et B-D de quatre niveaux sous toiture plate, le dernier entièrement vitré. Façades de respectivement cinq et quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. À l'angle, tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. d'escalier circulaire (1889) percée d'arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. aux deux premiers niveaux – celles du second ayant remplacé des fenêtres en 1921 –, de lancettes au troisième; sommet entièrement vitré, remplaçant une toiture en flèche. Au rez-de-chaussée, statue de roi sous dais, peut-être saint Louis. À l'extrémité droite du corps B-D se trouvait un avant-corps de plan carré de deux niveaux aujourd'hui disparu. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. pour la plupart à un ou deux meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie., sous arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé, géminées au troisième niveau du corps A. À l'extrémité gauche de ce dernier, porte sous haute imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie.; porte du niveau supérieur obturée lors de la suppression de la passerelle.
Vers la rue des Palais, volume C (1916) de deux niveaux sous toiture en bâtièreToit à deux versants., abritant chœur, oratoire et sacristie de l'ancienne chapelle. Façade-pignon marquée par une arcadeBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. brisée dans laquelle s'inscrivent quatre lancettes sous un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale., éclairant l'ancien oratoire. Chœur éclairé par trois lancettes, à vitraux probablement de 1935.

Vers la rue Verte, trois structures s'emboitent (2003-2012): la passerelle couverte (H), le haut volume J et le bâtiment à front de la rue Verte.
Passerelle largement vitrée, à structure de poutrelles métalliques disposées en dents de scie.

Rue des Palais 70, Ancien Institut Saint-Luc, passerelle couverte (photo 2014).

Volume J à angles courbes et sommet tronqué. Structure en béton à parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. de briques rouges, percée aléatoirement de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires de largeur et d'espacement variables. Décrochements asymétriques sous terrasse en façades ouest et nord.
Bâtiment à front de rue à large façade enduite de trois niveaux, percée d'une succession d'étroites fenêtres rectangulaires. Large entrée grillée pourvue de cinq colonnes en béton.
Intérieurs à murs de béton apparent.

Sources

Archives
ACS/Urb. 204-70, 276-154-184, 276-154-156, 276-174, 276-176.

Ouvrages
CULOT, M. [dir.], Schaerbeek. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980-1982, fiche 52.
École supérieure de Saint-Luc, École Saint-Luc Institut Frère Marès Schaarbeek 1887-1937, Bruxelles, 1937.
WOUTERS, W., Van tekenklas tot kunstacademie. De Sint-Lucasscholen in België 1866-1966, UGA, Heule, 2013.
  
Périodiques
École Saint-Luc Schaarbeek, Palmarès, 1933-1934, pp. 17-21.
École Saint-Luc Schaarbeek, Palmarès
, 1934-1935, p. 31.
MERTENS, A., ROZEZ, «Verte (rue)», Annuaire du Commerce et de l'Industrie de Belgique, Province de Brabant, Bruxelles et sa banlieue, Bruxelles, Établissements généraux d'imprimerie, 1889 à 1960.

Cartes / plans
Atlas des chemins vicinaux de Schaerbeek, début des années 1840.
POPP, P. C., Atlas du Royaume de Belgique, plan parcellaire de la commune de Schaerbeek, vers 1858.
BESME, V., Plan parcellaire des environs de Bruxelles, Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek, 1867.
Plan de la commune de Schaerbeek 1876
, Institut géographique national.
Bruxelles et ses environs
, Institut cartographique militaire, 1881.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1893.
Plan de la commune de Schaerbeek 1899.
Plan cadastral de la commune de Schaerbeek
, 1907-1908.