Recherches et rédaction

1993-1995

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Liaison entre l'av. du Boulevard et la r. des Charbonniers, la r. du Marché fut tracée lors de la création de la gare du Nord (AR 02.09.1840). À l'origine, elle se prolongeait jusqu'à la pl. du Marché, aujourd'hui pl. Solvay à Schaerbeek. Son tracé fut interrompu par les aménagements du quartier Nord.

La proximité de la Senne et de la gare y a favorisé tout au long du XIXe et jusqu'au milieu du XXe s. l'implantation d'industries dont les bâtiments subsistèrent pour la plupart jusqu'en 1974, année où ils furent démolis pour permettre l'aménagement du bd E. Jacqmain. Au no 69 se trouvait, depuis 1917, « l 'Établissement Pelgrims », dépôt d'articles pour automobile, initialement commerce de gros d'articles de carrosserie, charronnage et sellerie dans un bâtiment érigé en 1848 (1906 pour le bâtiment arrière). Au no 79 (et nos 36 à 42 r. de la Bienfaisance) : hôtel de maître (1865) abritant le siège et le dépôt (1937) de la société Fabricable « Société belge pour la fabrication de câbles et fils électriques». Au no 127 se trouvait l'usine à gaz de la Société anonyme du gaz de Saint-Josse-ten-Noode, établie dès le milieu du XIXe s. et démolie en 1975. Elle occupait la totalité de l'îlot formé par la r. du Marché, la r. des Charbonniers et la Senne ; le 5e de sa superficie se trouvait sur Schaerbeek. Outre des bâtiments administratifs aux façades de tradition néoclassique, s'alignaient des bâtiments industriels : forge, centrale électrique, gazomètre (à proximité de la Senne), écuries (vers la r. des Charbonniers). L'usine fut aménagée par les arch. H. BEYAERT (1864-1871), R. VRANCKX (1907-1930) et C. POLASTER (1946).

En 1968, la construction du Manhattan Center porta une 1re atteinte au bâti néoclassique, élevé entre 1851 et 1860. La création du bd. Émile Jacqmain, les aménagements du métro (1979) et le projet Espace Nord entraînèrent d'autres démolitions. La destruction partielle de l'îlot en 1974 mit à nu plusieurs murs pignons vers le boulevard. Grâce à une initiative visant à revaloriser le quartier, ils devinrent les supports de peintures murales : façade pignon (voir no 65) vers le bd Émile Jacqmain décorée par P. VAN NYVERSEEL, longue façade aveugle (côté de la r. de la Bienfaisance) décorée par V. THOMAS et S. DEBACKER. Ces peintures ont disparu en 1990 pour permettre la construction d'immeubles de bureaux.

Act. la rue est occupée à l'O. par les façades arrière des immeubles du bd Émile Jacqmain, (voir bd Émile Jacqmain îlots 5, 6, 7, 8, 9). L'îlot formé par les r. Mathéus, du Marché, de la Bienfaisance et le bd Émile Jacqmain attend une affectation. À l'E., les façades latérales du Manhattan Center occupent l'entièreté du 1er tronçon, le 2e, à l'angle de la r. des Croisades, présente un parking à ciel ouvert depuis 1976, sur les tronçons suivants s'étend un large chantier.

Sources

Archives

ACSJ/Urb/TP 99 (1854), 43 (1864), 75 (1865), 1105 (1871), 6065 (1901), 7108 (1906), 7308 (1907), 11363 (1930), 12880 (1937), 13822 (1945), 16467 (1975).
PPA 12.04.1977, 19.04.1990.

Ouvrages
HUISMAN, M., Bruxelles à mur ouvert, Keesing, Anvers, 1980, pp. 17, 94 95, 102, 103.