Recherches et rédaction

1993-1995

 

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Reliant la r. de la Charité à la r. des Deux-Églises, la r. Hydraulique est une des plus anc. artères de la commune.

Elle formait une voie étroite et irrégulière avec l'act. r. de la Bigorne. Sur la carte de Deventer (1555), elle est bordée par plusieurs constructions. À partir de 1822, elle commence à se border de maisons « en série ». Elle fut prolongée en ligne droite en 1846 (AR 14.08.1846), élargie et nivelée dans les années 1860 (AR 14.09.1857, 10.11.1869 et 25.09.1872 pour ses extrémités). Avant la construction des fortifications à la fin du XVIIe s., elle prolongeait en droite ligne la r. de Louvain, parallèlement aux tuyaux souterrains qui fournissaient l'eau à la partie haute de la ville.

Cette eau, provenant du ruisseau dit le Broebelaer à Etterbeek, était recueillie dans une citerne située au coin de la r. de la Pacification et de la r. de Spa, puis, grâce à une machine hydraulique composée de quatre pompes foulantes activées par une roue, conduite vers une tour réservoir, érigée au croisement de la r. Ducale et du bd du Régent. La roue, activée par le Maelbeek, était celle d'un anc. moulin du XIVe s. dit Fonteyn molen, transformé pour l'occasion. La machine hydraulique construite en 1601 par Georges Muller fut opérationnelle jusqu'en 1854. Elle aurait servi de modèle pour celle de Versailles.

Bordée d'immeubles de tradition néoclassique, datant en majorité de la 2e moit. du XIXe s., les plus anc. construits v. 1840, caractérisés par des façades enduites, généralement de trois travées et trois niveaux de hauteur dégressive.
Premier tronçon caractérisé par de nombreuses maisons patriciennes, à large façade enduite sur important soubassement en pierre bleue, comprenant : un r.d.ch. animé par des refends, des baies à encadrement mouluré, des allèges à panneaux, un balcon axial sur consoles ouvragées au bel étage (No 7), une toiture en bâtière ou mansardée. La plupart de ces demeures ont été transformées en immeubles à appartements, certaines banalisées par un cimentage ou un parement de briquettes tels les nos 7 et 9.
Intérieurs d'ordonnance classique en enfilade, conservant parfois des plafonds stuqués, des cheminées en marbre, des lambris ou des boiseries comme le no 3.
Bas de la rue bâti principalement d'immeubles plus modestes à décor plus sobre tels les nos 16, 28, 29, 30, 43, 45. Immeubles d'angle aux nos 23, 27, 36, comprenant une travée biaise agrémentée au 2e niveau d'un balcon ou d'une logette.
À l'angle de la r. de la Charité, côté impair, immeuble à parement de briquettes datant de 1968 à usage de parking ; côté pair, à l'angle de la r. Marie-Thérèse, immeuble à appartements construit en 1954, de quatre niveaux, à revêtement de briquettes sur un r.d.ch. en pierre bleue.

Sources

Archives
AGR 1372, 1405.

ACSJ/Urb./TP 86 (1860), 646 (1868), 1334 (1873), 1699, 1723, 1744, 1746 (1875), 1826 (1876), 3225 (1886), 5242 (1897), 5602 (1899), 14877 (1954).

Ouvrages
VAN BEMMEL, E., Histoire de Saint-Josse-ten-Noode et de Schaerbeek, Saint-Josse-ten-Noode, 1869,  p. 79
VIRE,L., La distribution publique d'eau à Bruxelles, 1830-1870, Pro Civitate, Bruxelles, 1973 (collection Histoire 33), p. 17
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973, p. 31