Recherches et rédaction

1997-2004

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Le parvis Saint-Gilles est situé à l'emplacement du noyau primitif du village d'Obbrussel. Ce dernier s'est développé autour de la 1re église Saint-Gilles, bâtie au XIIIe s. puis remplacée, dès le XVIe, par un nouvel édifice, orienté vers l'est et bordé d'un cimetière. Au XIXe s., la population ayant fortement augmenté à Saint-Gilles, une nouvelle église, plus vaste, remplace la 2e. Conçue par l'arch. Victor Besme dès 1862 et achevée en 1878, elle est orientée vers l'ouest, avec entrée principale vers la ch. de Waterloo. En 1864, le même arch. dessine une maison communale, située parallèlement à l'église, vers la r. du Fort. Le parvis, qui porte le nom de « place communale » jusqu'en 1872, correspond à cette époque à un espace restreint devant l'église Saint-Gilles, délimité par la ch. de Waterloo.

Au tournant du XXe s., ce parvis était devenu trop étroit pour accueillir le marché. Il émanait en outre de la part des autorités une volonté d'embellissement et d'assainissement du quartier, au caractère jugé trop « villageois ». L'on décida alors d'agrandir le parvis vers l'est, à l'emplacement du 1er tronçon de la r. Jourdan. Les plans furent dessinés par l'arch. communal Edmond Quétin et le projet approuvé par l'AR du 25.08.1900. La r. Jourdan, qui s'étirait alors jusqu'à la ch. de Waterloo, était bordée, dans cette portion, d'anc. maisons villageoises, ainsi que de divers bâtiments industriels. L'aménagement du nouveau parvis entraîna notamment la disparition des « Émailleries Bruxelloises », de l'Usine de quincaillerie « Trémouroux » ainsi que d'un des plus anc. cafés de la commune « À la Cour Royale ».

Parvis Saint-Gilles (Collection cartes postales Dexia Banque, s.d.).

Le parvis présente une forme irrégulière, courbe et allongée, qui va s'élargissant de la r. Jourdan à l'église en bout de perspective. Son bâti est constitué de hauts immeubles de rapport à r.d.ch. commercial, pour la plupart modifiés, marqués aux étages par de nombreux balcons. Ils sont conçus entre 1902 et 1905, principalement par trois architectes saint-gillois : Guillaume Segers, Hubert De Kock et Jean-Joseph Dewit.

Le parvis est marqué de part et d'autre par de vastes ensembles d'immeubles identiques : de style éclectique côté pair (voir nos 6 à 14 et 24 à 28), d'inspiration néoclassique côté impair (voir nos 23 à 31). Au no 37-39 se dresse l'anc. Maison du Peuple, de style néo-Renaissance flamande.

À partir des années 1990, le parvis Saint-Gilles a fait l'objet d'un vaste projet de rénovation : nouveau pavement, élargissement des trottoirs, puis restauration de l'église et de la Maison du Peuple. En 1993 est créée la station de métro « Parvis Saint-Gilles », accessible par le no 27. Aménagée par l'artiste Françoise Schein, elle est carrelée de céramique bleue et blanche, reprenant le texte de la Déclaration des Droits de l'Homme.

Nos ne figurant pas en notice : 3 : maison détruite en 2004, à l'exception de sa façade avant, enduite à l'origine ; 5, 7, 9 : ensemble de troismaisons néoclassiques, bâties en 1872 avec le no 11-13, r.d.ch. modifiés.

Sources

Archives
ACSG/Urb. (Fonds non classé) (Séance du conseil communal des 2 fév., 30 sept. 1899 ; 1 juin 1900 - Travaux publics, planche 64).
ACSG/Urb. – (1872).
CHDStG.
Collection cartes postales Dexia Banque.

Ouvrages
BERNIER, F., Monographie de Saint-Gilles-lez-Bruxelles, P. Weissenbruch, Bruxelles, 1904, p. 75.
Bruxelles, construire et reconstruire. Architecture et aménagement urbain 1780-1914 (Catalogue d'exposition), Crédit Communal de Belgique, Bruxelles, 1979, p. 108.
Ensembles urbains et architecturaux à Saint-Gilles, Service des Monuments et Sites - Commune de Saint-Gilles, s.l., 1999., pp. 22-23.
EYLENBOSCH, A., LEBRUN, G., Dictionnaire raisonné des rues de Saint-Gilles, Les Rencontres Saint-Gilloises, Bruxelles, 1989, pp. 198-200.
KEMPENEERS, J., Histoire d'Obbrussel-Saint-Gilles, Bruxelles, 1962, pp. 26-35.
MOMMENS, G., Les transformations et embellissements de Saint-Gilles-lez-Bruxelles, 1885-1905, Bruxelles, 1905, pp. 8-14.
Saint-Gilles Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU ASBL, Bruxelles, 1988, p. 157.
VANDEWATTYNE, C. (dir.), Saint-Gilles : de la porte de Hal à la prison, Service des Monuments et Sites de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1997 (Bruxelles, ville d'art et d'histoire, 21), p. 15.
La vie économique à Saint-Gilles, des origines à demain, Syndicat d'initiative, Saint-Gilles, 1993, pp. 99-101.

Periodiques
DONS, R., « Obbrussel-st-Gilles et son réseau de communications. Des origines à 1900 environ », Cahiers bruxellois, t. XXVIII, 1987, pp. 21, 22, 32-34, 37, 38.
DONS, R., « les voies de communication à Obbrussel-Saint-Gilles jusqu'au début de 1840 », Le Folklore brabançon, 269, 1991, p. 79.