Recherches et rédaction

1997-2004

 

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Large avenue pentue qui longe le parc de Forest avant de relier le square de la Délivrance et l’avenue Besme à l’avenue des Villas. Seuls les nos1 à 22 se situent sur le territoire de Forest et les nos23 jusqu’à 35 sur celui de Saint-Gilles.

Son tracé est défini en 1875 dans le cadre du Projet du parc du Midi et le quartier à Villas de l’architecte-urbaniste Victor Besme ratifié par l’arrêté royal du 15.03.1876. Ce projet porte sur la création d’un nouveau quartier comprenant le parc public de Saint-Gilles–Forest, les rues environnantes et l’axe menant à la gare du Midi. L’aménagement urbanistique et le lotissement des terrains sont initialement pris en charge par la Compagnie Immobilière de Belgique et, par la suite, par sa filiale, la Compagnie du Parc de Saint-Gilles.

À l’instar de l’avenue Marie-Henriette et de l’avenue Clémentine, l’artère nouvellement créée reçoit le nom d’un membre de la famille royale, celui de la princesse Stéphanie (1864-1945), deuxième fille du roi Léopold II. Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, l’avenue Princesse Stéphanie est rebaptisée avenue du Mont Kemmel, en référence à l’endroit où eut lieu la bataille de Kemmel (Heuvelland), l’un des derniers mais non moins sanglants affrontements avant la libération en 1918. 


Le bâti de l’avenue date presque exclusivement des années 1904- 1914 et se compose de maisons bourgeoises et/ou maisons de rapport majoritairement de style éclectique, dont certaines d’inspiration Art nouveau. Parmi ce bâti citons la maison personnelle l’architecte Gustave Carlier, de 1908, au no20 (voir ce numéro). En 1910, il dessine aussi les plans de la maison sise au no21 et, en 1925, ceux de la maison sise au no13-14 (voir ce numéro). D’autres architectes s’installent dans l’avenue comme Arthur Nelissen qui réalise au no5 (voir ce numéro) une maison de style Art nouveau remarquable, dont la grande loggia à arc outrepassé du premier étage attire tous les regards. Le caractère Art nouveau de l’imposante maison sise au no25 a disparu sous une couche d’enduit. Située au no16, la maison personnelle de style Beaux-Arts de l’architecte Ernest Tondeur se distingue par son imposante façade et son intérieur cossu (voir no16). A la fin de l’avenue à l’angle de la rue de Savoie, se situe un bel immeuble à appartement de même style (voir rue de Savoie no 146). Signalons enfin l’ensemble de l’architecte et promoteur immobilier Fernand Cornil, situé au début de l’avenue (voir nos1, 2 et 3).

Sources

Archives
ACSG/Urb. 23 : 71 (1905) ; 25 : 21 (1905) ; 34 : 339 (1910).
ACF/TP dossier 49, A.R. 15.03.1876.
ACF/TP 136 (fonds non classé).
ACF/Urb. 21: 4484 (1910).
ACSG/Urb. 23: 71 (1905); 25: 21 (1905); 34: 339 (1910).
Cercle d’histoire et du patrimoine de Forest, «Rues Quartiers Avenues de Forest: Avenue Mont Kemmel».

Publications et études
CABUY, Y., DEMETER, S., LEUXE, F., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles, 4, Forest, MRBC-MRAH, Bruxelles, 1993.
FRANCIS, J., La chanson des rues de Forest, Louis Musin éditeur, Bruxelles, 1976, p.41.
HUSTACHE, A., Forest, CFC-Éditions, Bruxelles, 2001, pp.57-58.
PIRLOT, A-M., Le quartier de l’Altitude Cent, SPRB, Bruxelles, 2014 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 53), pp.8-17).
VERNIERS, L., Histoire de Forest Lez Bruxelles, Bruxelles, 1949, pp.199-200.
VOKAER, J.-P., Par les rues de Forest. Études sur la toponymie locale, Bruxelles, 1954, p.75.