Recherches et rédaction

2007-2009

 

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La rue relie, suivant un tracé rectiligne, la chaussée d'Ixelles à la chaussée de Wavre en croisant la rue Longue Vie.

Elle compte parmi ces artères qui reflètent le processus d'urbanisation, sans véritable plan directeur et sans intervention communale, de l'ancien faubourg de Namur entamée suite au démantèlement des fortifications à la fin du XVIIIe siècle (1785). La rue est ouverte en 1831 à l'initiative d'un propriétaire foncier, madame Veuve Coenraerts, et reçoit son nom le 12.09 de la même année. Si les différentes sources ne s'accordent pas sur l'évolution de la construction de la rue de la Paix, il apparaît toutefois qu'elle communiquait dès l'origine avec la chaussée d'Ixelles, qu'elle reliait à la rue Longue Vie (Vandermaelen, Ph., Bruxelles, 1837). La rue est prolongée vers la chaussée de Wavre et mise en communication avec la rue de Dublin dans le cadre des arrêtés royaux des 26.12.1856 et 31.07.1860; cette prolongation entraîne la démolition de quelques immeubles à front de la chaussée de Wavre et de la rue Longue Vie.

Durant toute la seconde moitié du XIXe siècle, l'urbanisation spontanée du haut Ixelles préoccupera les autorités communales, confrontées à d'importants problèmes de communication et à la pression des riverains d'assainir cette partie de la commune. Formulé par un premier plan d'ensemble arrêté le 31.07.1860, le réaménagement urbanistique de l'ancien faubourg de Namur ne sera véritablement mis en œuvre qu'en 1876 avec l'approbation du nouveau Plan d'alignement et d'expropriation par zones pour la transformation du quartier dit de Saint-Boniface, situé entre la rue Francart et la chaussée d'Ixelles, la rue du Conseil et la chaussée de Wavre (arrêtés royaux des 10.05.1876 et 31.07.1877). Le plan prévoit de redresser, élargir et prolonger les anciennes ruelles du faubourg tandis que les rues nouvellement créées se résument à des ramifications des chaussées et rues déjà existantes, en fonction des besoins. Si les travaux débutent rapidement dans la zone restée champêtre derrière l'église Saint-Boniface, ils tardent pour la zone déjà urbanisée entre les rues Francart et de la Paix, et ce en raison notamment des coûts élevés qu'entraînent les expropriations. Le plan subira encore plusieurs modifications avant de connaître son stade définitif en 1898 et le lancement des travaux, dont la création du parvis, rue de la Paix, et l'élargissement de la rue Saint-Boniface (arrêté royal du 05.02.1898).

La rue se borde d'immeubles peu après son ouverture en 1831. De ce bâti originel, composé d'immeubles de style néoclassique de deux ou trois niveaux, il ne reste que quelques témoignages comme les nos31 et 33-35, le n°41 à l'angle de la rue Longue Vie ou encore l'ensemble formé par les nos51, 53 et 55.

Rue de la Paix 55, 53 et 51 (photo 2009).

Les nombreuses transformations apportées aux constructions, notamment en raison des activités commerciales qui s'y sont succédées, rendent l'homogénéité originelle des alignements de l'artère difficilement perceptible aujourd'hui. Parmi les devantures anciennes les mieux conservées citons celles des nos49 (1912) et 50-52 (1928, architecte Edmond Libion).


Sources

Archives
ACI/Urb. 21: 242-21; 31-33-35: 242-31; 242-33-35; 41: 242-41; 49: 242-49; 51, 53, 55: 242-51; 242-53; 242-55; 50-52: 242-50, 252-50-52.
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP 242.
ACI/TP Q3 Quartier Saint-Boniface (boîte n°13).

Ouvrages
DEL MARMOL, B., DELSAUTE, J.-L., et al., Le quartier Saint-Boniface, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1998 (Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 23), pp.2-10.
DEWEZ, M.-A., L'urbanisation du quartier Saint-Boniface (Mémoire de licence en histoire contemporaine), UCL, Louvain-la-Neuve, 1982-1983, p.31 et suivantes.
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon, Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, p.139.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990.
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, ou description historique des localités qui formaient autrefois l'ammanie de cette ville [1855], éd. Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973, p.51.

Cartes / plans
VANDERMAELEN, Ph., Atlas cadastral du Royaume de Belgique–Province du Brabant. Plan parcellaire de la commune d'Ixelles 1836, Bruxelles, 1837.