Recherches et rédaction

2009-2011

 

Cette rue relie la rue de la Brasserie à la rue des Cygnes.

La rue de la Digue –Damstraet– était à l'origine une ruelle prolongée par l'actuelle rue Gray. Son tracé est repris et élargi dans le cadre du Plan de la transformation du quartier du Cygne, compris entre la rue Gray, la place Eugène Flagey (Sainte-Croix à l'époque), la chaussée de Boondael et l'avenue de la Couronne, dessiné par Victor Besme et ratifié par arrêté royal le 25.05.1894.

Son nom évoque son emplacement aux abords du Grand Étang, qui couvrait la place Eugène Flagey jusqu'à son comblement partiel en 1860, et du Maelbeek, ruisseau –voûté depuis 1873– longé par la rue Gray. On élevait en effet anciennement des digues afin d'empêcher les inondations causées par les débordements des étangs et du Maelbeek.

À l'angle de la rue de la Digue et de la rue de la Brasserie était établie l'ancienne brasserie L'Italie. Mentionnée dès 1616, elle fut achetée par les Van Overstraeten en 1696, puis, dirigée par les Van Zeebroeck de 1773 à 1859, elle fut louée aux Lannoy. Ces derniers s'installèrent en 1873 à l'emplacement de l'actuel square de Biarritz (voir ce lieu). Les bâtiments de la rue de la Digue servirent encore de cadre aux activités des brasseurs Windelincx et Coveliers. En 1890, la brasserie fut expropriée, puis démolie dans le cadre de l'aménagement du quartier du Cygne.

Rue de la Digue, avant l’aménagement du quartier du Cygne, vers 1890 (Collection Dexia Banque).

Les plus anciens permis de bâtir conservés aux archives de l'urbanisme de la commune d'Ixelles remontent à 1859 alors que la famille Van Zeebroeck fait construire un certain nombre de maisons dans la rue, à proximité de la brasserie. Toutes les maisons bâties avant l'aménagement du quartier du Cygne ont été expropriées et démolies. La rue se bâtit ensuite entre 1897 et 1906 de modestes maisons d'habitation à rez-de-chaussée commercial ayant toutes un gabarit semblable: élévations en briques, trois niveaux, deux travées aux étages. Toutes ces maisons ont été fortement transformées. Côté pair, plusieurs maisons ont été détruites entre les nos8 et 24 afin qu'y soient placés les baraquements servant de remise aux maraîchers de la place Sainte-Croix. Ces derniers furent également détruits en 1977 (HAINAUT, M., BOVY, Ph., Le quartier du Cygne (1), p.11).

Au n°26-28-30A se trouve un immeuble de rapport à rez-de-chaussée commercial datant de 1906. De style éclectique, sa façade parée de briques jaunes et rouges se compose de quatre travées sur quatre niveaux. La travée d'entrée est devancée aux étages par un oriel dont les allèges sont décorées de carreaux de céramique à motifs floraux.

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP 46.
ACI/TP Q9 Quartier du Cygne.
ACI/Urb. 26-28-30A: 100-28-30.

Ouvrages
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon, Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, pp.45-90, 134-135, 160-161, 216.
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., et al., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles:15 Ixelles, Bruxelles, 2005, pp.57-58.
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Le quartier du Cygne (1), Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2000 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 6).
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Le quartier du Cygne (2), Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2000 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 6).
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp.93-98.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp.295-305.