Recherches et rédaction

2009-2011

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Cette rue en forte pente relie, selon un tracé rectiligne, le croisement formé par la rue de Vergnies et la place Eugène Flagey à la place Raymond Blyckaerts.

Son aménagement fait partie du Plan d'ensemble des voies publiques entre la chaussée de Wavre, la rue Gray et le chemin de fer du Luxembourg, sanctionné par l'arrêté royal du 21.02.1861, et sera encore légèrement modifié par arrêté royal du 11.05.1864.

Les énormes quantités de terre déblayées lors de cet aménagement et celui des parcelles riveraines sont utilisées pour assécher le Grand Étang qui se trouvait à l'emplacement de l'actuelle place Eugène Flagey.

Son nom rend hommage à la célèbre cantatrice d'origine franco-espagnole Maria Malibran (Paris, 1808–Manchester, 1836). Après sa mort, la maison de campagne de son époux, Charles de Bériot, est baptisée Pavillon Malibran et abritera à partir de 1849 la maison communale d'Ixelles (voir chaussée d'Ixelles n°168).

Rue Malibran 39-41 - Petite rue Malibran 2-4, élévation de la façade latérale néogothique de l’ [i]Institut de la Charité maternelle[/i] conçue par les architectes Struyven et Dankelman, ACI/Urb. 221-39 (1903).
Les plus anciennes demandes de permis de bâtir conservées datent des années 1870. Le bâti, à l'origine homogène, se composait de maisons bourgeoises de style néoclassique, la plupart de composition symétrique. À partir des années 1900-1910, ces maisons sont achetées par des commerçants et petits indépendants qui transforment le rez-de-chaussée en magasin et vivent aux étages (au no65-67, sobre devanture commerciale datant de 1913). La physionomie actuelle de la rue est le fruit de multiples transformations (modernisation des devantures commerciales, nouveaux parements, ajout d'un étage, etc.) qui ont fini par défigurer le bâti. Rares sont les maisons qui ont préservé leur belle devanture d'antan, comme le no114 (devanture de style Art Déco haute en couleur, 1934) et les nos96 et 100 (devantures de style moderniste datant respectivement de 1938 et 1934).

Rue Malibran 51-49, élévation, ACI/Urb. 221-49 (1884).
Au no39 se dressait autrefois l'Institut de la Charité maternelle. Cette ancienne maternité transformée ultérieurement en hôpital a été démolie en 2009, à l'exception de sa façade latérale de style néogothique donnant vers la Petite rue Malibran et dessinée en 1903 par les architectes Struyven et Dankelman. Le no49-51 est un autre exemple de cette banalisation. Aujourd'hui, il héberge le siège d'une mutuelle, mais à l'origine il s'agissait d'une belle maison d'habitation néoclassique doublée d'un atelier abritant la ferronnerie d'art S.Francken (ultérieurement S.Francken & Lefèvre) construite en 1884 et doublée d'une aile transversale en 1906. Après avoir été pendant des années laissée à l'abandon, elle fut finalement rénovée en 1985.
Le côté pair débute par un grand immeuble à appartements (rue de Vergnies 42-44 – rue Malibran 4-6-8-10-12-14-14a) dont la physionomie et les matériaux mis en œuvre se recoupent avec ceux du bâti homogène de la place Eugène. Flagey (voir cette place). Il s'agit d'un bâtiment Amelinckx, conçu en 1964 par l'architecte E. Brioen.

Sources

Archives
ACI/Urb. 4-14a: 221-2-4-6, 221-2-14; 39: 221-39, 221-39-41; 49-51: 221-49, 221-47-49, 221-51; 65-67: 221-65-67; 96: 221-96; 100: 221-100; 114: 221-114.
ACI/TP 221.
ACI/TP Historique des rues (1925).

Ouvrages
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., et al., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles:15 Ixelles, Bruxelles, 2005.
No49-51: Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles. Ixelles, AAM, Bruxelles, 1980-82, fiche 78.