Recherches et rédaction

2009-2011

 

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Cette artère au tracé courbe relie l'avenue Guillaume Macau à la chaussée de Boondael, à hauteur de laquelle elle rencontre la rue Lanfray. La rue Alphonse De Witte y aboutit.

Son tracé est ratifié par l'arrêté royal du 22.08.1873 fixant le Plan d'expropriation par zones pour l'aménagement des abords des étangs et pour l'ouverture de plusieurs rues aboutissant à l'avenue Louise, à la chaussée de Boondael, à la place Sainte-Croix et à l'ancienne abbaye de la Cambre (par l'inspecteur voyer des faubourgs de Bruxelles Victor Besme et le directeur des Travaux publics d'Ixelles Louis Coenraets). Initialement rectiligne, le tracé de la rue adopte finalement un axe courbe, une modification décrétée par arrêté royal le 14.06.1896.

À l'instar de plusieurs autres rues environnantes, le nom de l'artère honore un mandataire public ixellois. Élu au Conseil communal d'Ixelles le 02.09.1872, Antoine Labarre (1823–1881) est échevin des Travaux publics de 1880 à sa mort.

La rue connaît une seule phase de construction qui s'étale sur une dizaine d'années, de 1898 à 1909. Ces immeubles consistent en une série de maisons éclectiques (comme les nos21 à 25, vers 1900; le n°20, de 1905, architecte Philippe Hauman) ou d'inspiration néoclassique, bâties par la classe ouvrière (tel le n°6, construit avec l'aide de la Société anonyme d'habitations ouvrières d'Etterbeek) et la bourgeoisie moyenne qui fait notamment appel aux frères Léon (nos34, 36-38 et rue Lanfray nos51 et 53; vitrines commerciales du n°36-38 de 1967) et Ernest Delune (qui signe en 1909 les nos33 et 35), alors très actifs dans le quartier des Étangs. Au début du XXe siècle, le Major René Dubreucq (1869-1914), ardent propagandiste de l'entreprise coloniale belge au lendemain de la Première Guerre mondiale (une rue d'Ixelles fut baptisée en son honneur), se fait construire une maison au n°14 (voir ce numéro).
Le bâti se compose également de quelques commerces localisés à hauteur de la chaussée de Boondael comme au n°43-45 de l'architecte J. Dierickx (1906) ou au n°47-49 de l'architecte J. Diongre (1904), tous deux avec leur devanture d'origine. De petits ateliers s'installèrent également à l'arrière des immeubles. On pense notamment à celui que se fait construire un confiseur au n°19 (1898) ou encore aux bureaux de l'entrepreneur Jean Vandeuren (voir n°13 et avenue Guillaume Macau n°16), qui fut chargé de la construction de plusieurs maisons dans le quartier.

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP 19.
ACI/Urb. 6: 19-6; 19: 19-19; 20: 19-20; 21: 19-21; 23: 19-23; 25: 19-25; 33: 19-33; 34, 36-38 et rue Lanfray 51, 53: 19-34-36-38, 19-32-34, 19-36; 35: 19-35; 43-45: 19-43-45; 47-49: 19-47-49.

Ouvrages
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Ixelles-Village et le quartier des Étangs, Commune d'Ixelles, Bruxelles, 1998 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 3).
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Le quartier du Cygne (2), Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2000 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 6), p.13.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp.81-88.
Le quartier des étangs d'Ixelles, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1994 (Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 10).

Périodiques
DELABY, E., «Les personnalités inhummées au cimetière d'Ixelles (fin)», Mémoire d'Ixelles, 21, 1986, s.p.