Recherches et rédaction

2007-2009

 

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La rue Anoul est une courte artère rectiligne dont le tracé, en diagonale, part de la rue Longue Vie pour aboutir chaussée de Wavre.

L'ouverture de la rue est une initiative privée, prise par les héritiers Anoul dans le contexte de l'urbanisation de la zone rurale située à l'arrière de l'église Saint-Boniface (1847).

Le 05.10.1877, la famille Anoul soumet au Collège communal le tracé d'une rue à établir sur leur propriété, entre la rue Longue Vie et la chaussée de Wavre, avec le lotissement des terrains avoisinants. Le projet, tel que présenté, essuie dans un premier temps le refus du Collège qui désapprouve la largeur non réglementaire de la rue, ainsi que le tracé aboutissant perpendiculairement à la chaussée de Wavre, ce qui entravait la circulation plutôt que de la faciliter. La Commune fait alors trois propositions aux héritiers Anoul, et ce en conformité avec les rues projetées dans le Plan d'alignement et d'expropriation par zones pour la transformation du quartier dit de Saint-Boniface […] (arrêtés royaux des 10.05.1876 et 31.07.1877); ces derniers optent pour l'ouverture d'une rue droite de douze mètres dans la prolongation de la rue René Dubreucq et le projet est approuvé par le Collège en séance du 19.12.1877. Les travaux sont exécutés dès 1878, en même temps que s'ouvrent les rues de la Crèche, de l'Athénée, Jules Bouillon et Bouré, prévues dans le plan d'ensemble.

La famille Anoul, à l'initiative du percement de la rue, donne son nom à celle-ci. Elle est par ailleurs connue dans l'histoire de la commune d'Ixelles pour lui avoir donné deux conseillers communaux, Théophile (en 1829-1830) et Louis (entre 1855 et 1879), ainsi qu'un lieutenant-général plusieurs fois décoré à l'armée belge, Victor-Ernest (1794-1862).

Le bâti se compose de maisons d'habitation généralement de caractère bourgeois et d'immeubles de rapport à entresol et rez-de-chaussée commercial, qui se construisent pour l'essentiel au début des années 1880 (voir notamment le n°111 chaussée de Wavre–1 rue Anoul, le n°12 conçu pour madame Veuve Anoul, ou encore les nos21 et 23). Si le néoclassicisme domine ce bâti, quelques immeubles éclectiques se rencontrent également (n°14: 1883 (?); n°25: 1884; voir également les nos16, 20 et 22).

Sources

Archives
ACI/Urb. 14: 17-14; 25: 17-25.
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP 17.
ACI/TP Q3 Quartier Saint-Boniface (boîte n°13).

Ouvrages
DEL MARMOL, B., DELSAUTE, J.-L., et al., Le quartier Saint-Boniface, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1998 (Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 23), pp.2-10.
DEWEZ, M.-A., L'urbanisation du quartier Saint-Boniface (Mémoire de licence en histoire contemporaine), UCL, Louvain-la-Neuve, 1982-1983, p.31 et suivantes.
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon, Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, pp.155-157.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp.231-232.