Recherches et rédaction

2013-2015

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette longue avenue rectiligne relie la place de la Petite Suisse à l'avenue Pierre et Marie Curie. Elle est interrompue par les avenues Brillat-Savarin et de l'Université, tandis que la rue des Égyptiens y aboutit.

Le tracé de l'artère –qui porte initialement le nom de rue François Dons– est ébauché dès 1907 dans le cadre des premiers plans d'aménagement du quartier de Boondael (arrêté royal du 08.11.1907). Elle reprend le tracé courbe d'un ancien chemin, la Steenhouwerstraatje, qui débutait à hauteur de l'actuelle place de la Petite Suisse pour s'acheminer vers le hameau de Boondael. En vertu des arrêtés royaux des 02.09.1930 et 19.06.1931, son tracé est redressé et seul un petit tronçon de l'ancien chemin est conservé aux abords de la place. Le tracé de la rue est définitivement fixé dans la version finale du plan d'aménagement du quartier de Boondael, adoptée par arrêté royal le 02.11.1937. La rue est alors rebaptisée avenue Général Médecin Derache, à l'exception de son dernier tronçon qui conserve le nom de rue François Dons.

[i]Modification au plan général d’alignement du quartier de Boondael. Changements apportés aux arrêté royaux des 5 septembre 1930 et 19 juin 1931[/i], arrêté royal du 02.11.1937, ACI/TP Quartier Boondael.

De par son nom, la rue rend hommage au docteur belge Paul Derache (Anderlecht, 1873 – Ixelles, 1935) qui s'illustra durant la Première Guerre mondiale en dirigeant plusieurs hôpitaux militaires. Après la guerre il prend, avec le grade de colonel, la direction de l'hôpital militaire de l'avenue de la Couronne et, en mai 1932, il accède au plus haut grade de la hiérarchie militaire, celui de Lieutenant Général Médecin. Il décède à Ixelles en 1935.

Le bâti de la rue est composé de maisons unifamiliales pour la plupart de type bel étage ainsi que de petites maisons de rapport (voir n°9) et immeubles à appartements construits pour la plupart d'entre eux entre 1930 et la fin des années 1950. On relèvera parmi ces immeubles deux exemples de style moderniste réalisés par l'architecte Michel Boelens: le premier au n°24 (voir ce numéro) et le second au n°114 (1960), ce dernier se distinguant par son plan clair et concentré avec, à chaque étage, deux logements de type «flat» situés pour l'un côté rue, pour l'autre côté jardin (en façade avant, châssis et allèges pan-o-glas d'origine malheureusement remplacés). Citons également pour son fort impact visuel le vaste complexe de trois immeubles à appartements modernistes de l'architecte Eddy Truillet (1955) aux nos127-129-131-133. Plus loin, à l'angle de l'avenue Pierre et Marie Curie, l'immeuble à appartements et rez-de-chaussée commercial d'inspiration Art Déco fut conçu par l'architecte Émile Delune en 1936 (n°192). Il a malheureusement été défiguré par la perte de ses châssis et de ses garde-corps d'origine, ainsi que par la modification de la devanture commerciale (à l'origine en marbrite, elle est revêtue de carreaux cérames de la firme Helman en 1954).

Avenue Général Médecin Derache 192 (photo 2014).

On notera enfin que l'immeuble à appartements (1957) sis au n°132 fait partie de la Résidence Coliseum, un ensemble comprenant également une habitation avec garage (à front de la chaussée de Boondael) et une tour de stationnement, conçu par l'architecte Jean Delhaye en 1955 (voir chaussée de Boondael n°545-549).

Sources

Archives
ACI/TP Quartier Boondael.
ACI/TP 145.
ACI/Urb. 114: 145-114; 127-129-131-133: 145-127-129-131-133; 132: 145-132; 192: 145-192.

Ouvrages
DOSOGNE, D., Formation et évolution de deux quartiers résidentiels du Sud-est de Bruxelles: le quartier du Solbosch et le quartier de Boondael, mémoire de fin de licence spéciale en Urbanisme et Aménagement du territoire, ULB, 1994.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp. 131-137.

Périodiques
HAINAUT, M., «Une rue d'Ixelles porte leur nom, 1re partie de A à G», Mémoire d'Ixelles, 28, 1987, p. 35.
114: «Immeuble à appartements, Architecte: Michel Boelens», La Maison, 4, 1963, p. 129.