Recherches et rédaction

2016-2019

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireTraversant l’avenue du Globe, l’avenue Fontaine Vanderstraeten relie l’avenue Victor Rousseau à l’avenue du Domaine selon un tracé sinueux. La rue Roosendael et les drèves des Futailles et de la Grappe y débutent.

L’avenue Fontaine Vanderstraeten est ouverte par l’arrêté royal du 02.07.1879 afin de relier la gare de «Forest-Stalle» (aujourd’hui Forest-Est) au nouveau cimetière (voir Beukenberg). Elle est alors dénommée avenue du Cimetière. Ses premiers tronçons seront plus tard repris dans le tracé de l’avenue Victor Rousseau. L’avenue Fontaine Vanderstraeten est prolongée ensuite jusqu’à l’avenue du Domaine dans le cadre du Plan général d’alignement pour l’ouverture de rues dans le quartier de l’Est (dit de la Montagne), fixé par l’arrêté royal du 05.10.1900. Ce plan comprend également l’ouverture d’autres rues et tronçons de rues: les avenues Zaman, Monte Carlo, Denayer, de Haveskercke et d’Huart (jamais réalisée et remplacée par la rue d’Huart, plus courte).

Château du domaine [i]Wijngaard[/i], s.d, Collection Belfius Banque - Académie royale de Belgique ARB-urban.brussels.

L’avenue Fontaine Vanderstraeten rend hommage à la famille qui a été propriétaire du domaine Wijngaard situé à l’emplacement de l’actuelle cité Messidor. Les terrains du Wijngaardberg appartenaient à l’abbaye de Forest et étaient occupés par un vignoble. En 1796, les terres et bâtiments de l’abbaye sont vendus. Nicolas Rouppe, futur bourgmestre de Bruxelles, achète ce lot. Il agrandit le domaine et le vend ensuite à un Français, M.Passy, qui, en 1816, le revend à son tour au général comte Jean-Baptiste Dumonceau (voir avenue Général Dumonceau). Après le décès de ce dernier en 1821, son épouse et ses enfants occupent toujours le domaine. En 1850, le procureur général Charles-Victor de Bavay (1801-1875), gendre du général Dumonceau, fait construire un château de style néo-Renaissance flamande, sur les plans de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar. En 1861, MelleLucas en devient la propriétaire. Elle le cède en 1886 à M. Fontaine (et son épouse Marie Vanderstraeten). Ce dernier agrandit considérablement le domaine, jusqu’au Vossegat, lieu-dit situé approximativement au croisement de l’avenue du Jonc et de la rue du Bambou, à cheval sur les communes de Forest et d’Uccle. Il fait clôturer ses terres d’un long mur goudronné de noir. À l’une ou l’autre reprise, la famille cède des terrains à la Commune pour l’établissement de voiries et de l’hôpital civil de l’avenue Zaman (1901, aujourd’hui une école, voir avenue Zaman 55-57-59). C’est pourquoi, une avenue leur est dédiée au début du XXesiècle. Après la mort de M. Fontaine, ses quatre filles demeurent en indivision. Le château est occupé par les Allemands durant la Deuxième Guerre mondiale, puis par les Alliés à la libération. Il est alors en grande partie déboisé. Au début des années 1950, à l’initiative d’un haut fonctionnaire du ministère des finances, M. Jean Gaillard, une cité de maisons unifamiliales à loyers modestes est établie afin d’y loger principalement les employés du ministère. Le château est abattu en 1953, alors que les premières maisons de la cité Messidor sortent de terre. Quelques vestiges du mur goudronné subsistent avenues Fontaine Vanderstraeten, du Jonc et Denayer. Les noms des rues de la cité évoquent le souvenir du domaine Wijngaard et de l’ancien vignoble de l’abbaye: drèves d’Anjou, de la Grappe, des Vendanges, des Futailles, du Pressoir, du Tastevin, de Champagne et square des Bacchantes (voir ces voiries).

Vue aérienne datant de 1952-1953 : début de la construction de la cité Messidor, alors que le château est toujours debout. Avenue Fontaine Vanderstraeten : l’ancien cimetière est toujours là, ainsi que son entrée, à hauteur du dernier coude de l’avenue, Brugis, 2019.

L’avenue Fontaine Vanderstraeten est relativement peu bâtie. Son côté pair est essentiellement composé des façades arrière des immeubles de l’avenue du Globe. Parmi ceux-ci, l’immeuble de la Royale Ligue vélocipédique belge accessible autant via l’avenue du Globe que par l’avenue Fontaine Vanderstraeten (voir avenue Fontaine Vanderstraeten 8 – avenue du Globe 49).
Le côté impair présente un aspect hétéroclite: s’y côtoient des maisons de la fin du XIXesiècle, de l’entre-deux-guerres et des immeubles à appartements des années 1960-1970. Au n°11-13 se trouve l’Institut Saint-Vincent de Paul. Au début des années 1990, cette école a élu domicile dans des bâtiments industriels qui avaient autrefois abrité la Fabrique belge de pansements antiseptiques Vandenbroeck & Cie (usine d’origine construite en 1902, démolie), puis la Société anonyme Tannerie de Forest (à partir des années 1920).
Côté impair, entre l’intersection de l’avenue Fontaine Vanderstraeten et de la drève de la Grappe et l’avenue du Globe, subsiste un long pan du mur qui clôturait autrefois le parc du château. Il est aujourd’hui taggué et envahi par la végétation.

Sources

Archives
ACF/TP 28, 31.
ACF/Urb. 11-13: 3146 (1902), 7769 (1923), 21166 (1990).

Ouvrages
HUSTACHE, A., Forest, CFC-Éditions, Bruxelles, 2001 (coll. Guide des communes de la Région bruxelloise).

VERNIERS, L., Histoire de Forest-lez-Bruxelles, A. De Boeck, Bruxelles, 1949.

Périodiques
«Le château Fontaine-Vanden Straeten (sic) – Kasteel Fontaine Vanden Straeten (sic)», Forest Info Vorst, 2010, p.15.