Typologie(s)

palais

Intervenant(s)

Tilman-François SUYSarchitecte1825

Charles VANDER STRAETEN1824

Statut juridique

Classé depuis le 10 octobre 2001

Styles

Néoclassicisme

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 30098
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Description

Ancien palais du prince d’Orange, siège actuel de cinq des sept académies belges, cet édifice monumental de style néoclassique est implanté au centre de l’îlot compris entre les rue Ducale et Lambermont, le boulevard du Régent et la place du Trône. Il est entouré de jardins, clôturés, à l’Ouest vers la rue Ducale, par un mur, au Nord et à l’Est vers la rue Lambermont et le boulevard du Régent, par une grille, au sud, vers la place du Trône, par les anciens communs, manège, serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie., écuries et bâtiment de service en demi-cercle.


Commandé en 1815 par Guillaume 1er pour son fils le prince d’Orange à l’architecte Ch. Van der Straeten, ce palais résidentiel a été bâti à l’emplacement d’un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. élevé par l’abbaye de Parc. Sous toit en 1824 et aménagé intérieurement en 1825 par l’architecte T.-Fr. Suys, il est habité par le prince de 1828 à 1830. Placé sous séquestre jusqu’en 1839 et occupé un temps par le génie militaire, il est cédé en 1842 à l’État belge, qui l’utilise comme caserne de 1848 à 1852. En 1853, il est offert au duc de Brabant, futur Léopold II, qui le refuse. De 1859 à 1862, il est transformé sur les plans de l’architecte G. De Man, qui supprime l’escalier d’honneur pour agrandir la salle centrale du premier étage afin d’y accueillir des concerts et des cérémonies officielles, ainsi que les collections du Musée d’art moderne. En 1862, l’architecte J.-P. Cluysenaar projette de l’agrandir en un monumental palais des Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. de style éclectique. En 1876, il devient le siège de l’Académie royale des Sciences, Lettres et Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte., fondée en 1769 par l’impératrice Marie-Thérèse, et de l’Académie royale de Médecine, créée en 1841 par Léopold 1er; trois autres académies les y rejoindront au XXe siècle. De 1969 à 1976, d’importants travaux sont effectués par le Ministère des Travaux publics sous la direction de l’architecte S. Brigode : entre autres, les façades sont restaurées, les toitures rénovées, l’escalier d’honneur et la salle centrale du premier étage rétablis dans leur état d’origine ; un ascenseur est installé ; un auditorium est aménagé au rez-de-chaussée et une salle de réunion au sous-sol.


Bâtiment isolé, de plan rectangulaire, de style néoclassique très épuré, inspiré par les théories de l’architecte français J.-N.-L. Durand : symétrie rigoureuse appuyée par les ressautsSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. des angles, rythmée par les articulations horizontales et verticales et animée par l’utilisation de matériaux de teintes contrastées, pierre bleue d’Ecaussinnes et d’Arquennes et pierre blanche. Trois niveaux, deux façades de quinze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., à l’Ouest et l’Est, et deux de sept, au Sud et au Nord
Sur plintheAssise inférieure d’un soubassement ou soubassement de hauteur particulièrement réduite. lisse, rez-de-chaussée à bossages plats, rayonnant autour des arcades cintrées à impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. en cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition., qui abritent les ouvertures en creux, de même forme : sur les longs côtés, une porte cochère à deux vantauxLe mot vantail désigne le battant d’une porte ou d’une fenêtre. et baie d’imposte à petits-bois rayonnants dans chaque travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’angle et une porte-fenêtre médiane précédée de deux marches ; fenêtres à appuiAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console.. Couronnement continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. par un entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. saillant sur lequel repose l’ordre colossal de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. ioniques qui scandent les deux étages ajourés de baies rectangulaires à encadrement mouluré ; portes-fenêtres du bel étage sous entablement saillant, fenêtres du deuxième plus petites. Entablement terminal continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées.architraveMoulure inférieure de l’entablement, située sous la frise. à fasces, friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. nue et corniche sur modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche. —, couronné par un attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre. qui masque les toitures à faible pente.


Mise en évidence des travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’angle, plus larges, en saillie, cantonnées de pilastres doubles et enrichies dans les quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’entrée, aux extrémités des longs côtés, de frontonsCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaires sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. coiffant les portes-fenêtres du bel étage, que surmontent depuis 1879 des bas-reliefs rectangulaires allégoriques : au Sud-Ouest, les Lettres par L. Herman, au Nord-Ouest, les Arts par A. Van Rasbourgh, au Nord-Est, les Sciences par H. Sterckx et, au Sud-Est, la Médecine par A. Braeckevelt.
Au milieu de chaque petit côté, un corps bas annexe d’un niveau et de trois travées de large sur deux, couvert en terrasse, formant une excroissance de mêmes ordonnance et appareilOuvrage constitué de pierres plus ou moins taillées ou de briques. que le rez-de-chaussée du corps principal.


À l’intérieur, reliant les quatre portes cochères deux à deux, vestibules carrossables bordés d’une double file de huit colonnes doriques, interrompue au milieu par un espace octogonal couvert d’une coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. à caissons, qui donne accès, au Sud, à l’escalier d’honneur et, au Nord, à l’ascenseur. Au centre du rez-de-chaussée, ancienne salle de garde aménagée en auditorium. Ascenseur remplaçant l’escalier privé d’origine qui montait jusqu’au deuxième étage. Escalier d’honneur comportant une volée médiane se divisant à mi-hauteur en deux volées latérales pour aboutir au palier du premier étage qu’entoure une colonnade corinthienne soutenant une coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. à caissons et lanterneau.


À l’étage, occupant la totalité de l’aile Sud sur deux niveaux, la « galerie de marbre », grand salon tapissé de marbre rouge de Beaumont et richement orné de stucs blanc et or, éclairé par sept fenêtres au Sud et une à chaque extrémité ; mur Nord percé de cinq portes rectangulaires à entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. en marbre blanc, celle du milieu plus haute ; au-dessus d’un entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à architrave, friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. et corniche denticulée sur modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche., plafond en berceau à compartiments ornés de caissons à rosaces, ceux du côté Sud ouverts un-sur-deux pour prendre la lumière des fenêtres hautes ; travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. Nord et Sud séparées de l’espace central par deux paires de colonnes corinthiennes jumelées sur socleMassif surélevant un support ou une statue., supportant un tympanEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. orné d’un bas-relief de J.-R. Calloigne qui figure un ange musicien ; parquet marqueté à motifs géométriques et végétaux stylisés.


Au centre de l’étage, ancienne « salle du trône », fermée au Nord par une niche semi-circulaire à caissons, montant sur deux niveaux et entourée, au deuxième, d’une galerie continue à colonnadeRangée de colonnes et l'entablement qu'elles supportent. corinthienne ; parquet en chêne et palissandre avec date 1828 incrustée ; murs revêtus de marbre, ajourés sur les longs côtés par trois portes à entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. en marbre blanc ; plafond plat à caissons vitrés remplaçant la verrière d’origine. Sur les côtés Ouest, Nord et Sud, enfilades de pièces moins richement ornées, avec parquets soignés, plinthes de marbre soulignant les murs tendus de tissus et plafonds à caissons.


Autour du palais, grand jardin planté d’arbres, décoré de pelouses et de buissons, parcouru par des allées piétonnes et carrossables, ces dernières pavées, et orné de sculptures : à l’Ouest, statue en pierre d’Ad. Quetelet (1798-1874), secrétaire perpétuel de l’Académie thérésienne de 1834 à sa mort, par C. Fraikin en 1880 ; au Nord, buste en bronze du ministre J. Destrée (1863- 1936) par A. Bonnetain en 1937 et monument du docteur J.-S. Stas (1813-1891), célèbre pour ses travaux sur la nicotine, inauguré en 1897 : buste en bronze par Th. Vinçotte, piédestal en pierre bleue dessiné par V.r Horta et orné de plants de tabac et de deux Génies en bronze symbolisant la Physique et la Chimie ; au Nord, réplique en bronze du groupe « Zéphyr et Psyché » de H.-J. Ruxthiel (1814) ; à l’Est, groupe en bronze d’un chien en arrêt devant une tortue, dit « La Surprise », par J.-B. Van Heffen en 1869 et trois statues en bronze sur de hauts piédestaux en pierre bleue, une réplique exécutée en 1867 du « Discobole s’apprêtant à lancer le disque » de M. Kessels (1828), un « Vainqueur à la course du stade » par J. Geefs en 1855 et un « Caïn maudit » par L. Jehotte en 1850.
Le long de la rue Ducale, mur de clôture appareillé de pierre blanche, couronné par une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en pierre bleue, scandé de piédestaux sommés d’un vase, dessiné par l’architecte B. Guimard, en partie renouvelé en 1864 (voir notice de la rue). Quatre entrées grillagées flanquées de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau., dont deux encadrées de lions couchés sculptés par A. Bouré ; à gauche de celle qui mène à l’entrée sud-ouest du palais, inscription «aedes academiarum » ; à droite de celle qui mène à l’entrée Nord-Ouest, trophée d’armes par J. Jacquet en 1862. Plus au Sud, mur interrompu par deux poternes, surmontées de groupes allégoriques par A.-J. Van Rasbourgh en 1874, figurant, l’un, la Science, le Commerce et l’Agriculture, l’autre, les Arts, et par un piédestal portant deux enfants qui tiennent le drapeau national inscrit « spes patriae », par E. Melot en 1874. Datant de 1860, grilles à motif de flèches entre colonnettes, sur plintheAssise inférieure d’un soubassement ou soubassement de hauteur particulièrement réduite. en pierre bleue, celle du boulevard du Régent scandée par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau..

Sources

Archives
AVB/TP 32142 (1854), 10295 (1862-1874), 23270 (1869-1920). 

Ouvrages
GOETGHEBUER, P.-J., Choix des Monuments, Edifices et Maisons les plus remarquables du Royaume des Pays-Bas, Gand, 1827, pp. 74-76, pl. 110-112. 
MEIRSSCHAUT, P., Les sculptures de plein air à Bruxelles, Bruxelles, 1900, pp. 17-24. 
Le Palais des Académies à Bruxelles. Travaux de restauration et d'aménagement 1969-1976, Bruxelles, Ministère des Travaux publics, 1977. 
DELVOYE, C., Le Palais des Académies. Esquisse historique, Bruxelles, 1980. 
DIERKENS-AUBRY, Fr., Victor Horta, architecte de monuments civils et funéraires, dans B.C.R.M.S., 13, 1986, pp. 61-62.

Périodiques
VAN YPERSELE DE STRIHOU A., Auguste Rodin in het Paleis van Brussel, vroeger en nu (De Woonstede, 1900, 86/2, pp. 65-68).