Typologie(s)

maison ouvrière

Intervenant(s)

Émile HELLEMANSarchitecte1912

Styles

Art nouveau

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
  • Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire du patrimoine social (La Fonderie - 2005)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Paysager
  • Scientifique
  • Social
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 30828
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Description

Cité Hellemans ou Les Anciennes Habitations, complexe de logements ouvriers édifié en style éclectique d’inspiration Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise., sur les plans de l’architecte E. Hellemans.

En projet dès 1906, entamé en 1912 et occupé à partir de 1915. Considéré comme le plus insalubre du quartier, l’îlot situé entre les rues Haute et Blaes, Pieremans et de la Rasière, composé d’un réseau serré d’impasses et d’arrière-cours, était occupé par une population ouvrière très nombreuse et misérable. L’assainissement de cette zone constitue la première opération de construction de logements conçue par le pouvoir communal à Bruxelles, sous l’impulsion de la coalition socialiste-libérale en fonction à l’époque. Elle reste la seule entièrement réalisée sous son unique responsabilité puisque, après la Première Guerre mondiale, ce programme fut confié par la Ville à la Société de logements sociaux, nouvellement créée, «Le Foyer Bruxellois».

Conçue selon les préoccupations de salubrité publique prédominantes à l’époque, en ce qui concerne l’hygiène sociale et physique, prônant l’habitation familiale individuelle, l’aération et l’éclairage directs des locaux ainsi que l’exercice physique en plein air, la cité, considérée comme un modèle de réalisation en ce sens, ne répondit cependant pas aux vœux des habitants par défaut d’équipement.
D’une structure générale rectiligne, l’ensemble de sept séries parallèles de bâtiments de quatre niveaux sous toiture plate, séparées par six rues intérieures piétonnes consacrées aux métiers des Orfèvres, Brodeurs, Chaisiers, Tonneliers, Charpentiers et Ramoneurs, totalise 272 logements comptant trois — initialement une seule — à quatre pièces, complétés d’une buanderie et d’une crèche collectives. La rue Blaes est bordée par une longue aile occupée au rez-de-chaussée par des magasins. Parallèlement, sur la pente, s’étagent trois séries de deux blocs traversées par une rue médiane permettant la circulation intérieure. Une dernière enfilade de trois blocs juxtaposés est dominée par deux courtes ailes comprenant les équipements collectifs et de plus petits logements.
Ailes d’habitation comprenant, de part en part, deux ou trois cages d’escalier à demi-ouvertes, communiquant à deux appartements en vis-à-vis à chaque niveau et disposés, eux aussi, sur la profondeur du bâtiment.
Constructions en briques animées par des frisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. décoratives et par les arcs couvrant les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement., en briques de couleurs contrastantes, ainsi que par le travail de la pierre bleue, parcimonieusement utilisée. Fer en poutrelles au linteau de certaines baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement., en barreaux droits aux garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... de balcon. Contrecarrant l’horizontalité monotone de l’enfilade des ailes, rythme vertical imprimé par la saillie des cages d’escalier complétée, à l’arrière, par celle des locaux de service. Traits d’union entre ces massifs pans de mur, garde-corps des balcons sur poutrelle métallique fermant les loggiasPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries., soutenue avec l’entablement en façade avant au niveau supérieur par deux colonnettes en fonte. Travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’escalier superposant, à l’avant comme à l’arrière, une entrée cintrée, une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. échancrée à clé, bordée d’un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en pierre bleue, deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. sous poutrelle métallique et une dernière cintrée à clé, sous une ouverture tripartite partagée par des piliersSupport vertical de plan carré. en pierre bleue ajourant l’édicule formant lucarneOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. au-delà de la corniche; toutes dépourvues de châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. et vitrage pour l’aération totale. De part et d’autre de l’escalier, loggiasPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries. séparées par des murs de refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. à l’avant, par les pièces utilitaires à l’arrière. De ce côté, rachetant la dénivellation du sol, haut soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. ajouré pour les caves. Caractéristiques de cette façade, les appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. en pierre bleue creusés au centre d’un déversoir, dispositif repris en façade avant aux appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. des baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de l’escalier. Nombreuses cheminées et gaines d’aération décorativement disposées et ornées de frisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. colorées.
Bordant la rue Blaes et terminée en pan coupé à l’angle des rue Pieremans et de la Rasière, longue façade de cinq niveaux et dix-neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. individualisée, aux deuxième, dixième et dix-huitième travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., par trois bow-windows semi-circulaires sur trompe, éclairés de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à triple jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants.. Couverture en demi-coupole, s’appuyant sur un mur-écran. De part et d’autre, travée entre pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. occupée, au premier étage, par une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. au cintre surhaussé reprenant le profil de celle que domine le bow-window; à l’étage supérieur, par une baie rectangulaire sous poutrelle métallique soutenue par deux colonnettes en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion.. Aux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. intermédiaires, superposition de fenêtres échancrées au premier étage, cintrées à clé au troisième étage, sous poutrelle métallique aux deuxième et quatrième étages. FrisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. décoratives, complétées par des allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. en damier au troisième étage. Repris en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. à chaque trumeauPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. animant ainsi le front de bâtisse, alignement serré de cheminées au-dessus de la corniche. Devantures commerciales entre pilastres en pierre bleue festonnant le rez-de-chaussée.

Vers la rue Haute, façade rythmée par les ressautsSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. dominés par les cheminées et simplement ajourée, sur quatre niveaux, de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. échancrées, cintrées ou sous poutrelle métallique.
Traitées séparément, buanderie et crèche : la première comportant une façade parcimonieusement ajourée, de deux niveaux, rythmée par des bandes lombardes et terminée en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. à droite ; la seconde, une façade de trois niveaux, ponctuée d’une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale plus haute et en saillie, portant l’inscription «creche».

Appartements originellement équipés de gaz et d’eau et organisés selon un plan-type comportant des chambres communicantes, généralement via un petit hall polygonal, une cuisine séparée, une vaste terrasse formant loggiaPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries. à l’avant, une autre plus petite à l’arrière sur laquelle ouvre l’accès aux toilettes, vide-ordures et remise en annexe. Cages d’escalier conçues comme espace public dans le prolongement de la rue. Entamée en 1983, rénovation progressive par blocs, sur les plans du bureau d’architecte B. Courtens.


Sources

Archives
AVB/AA 1912, rep. 8572; PP 2838; NPP 74. 

Périodiques
MEULDER, B., De «Cité Hellemans», 1906- 1915, dans Wonen TABK/Archis, 21-22, 1985, pp. 27-36.