Typologie(s)

palais
parc

Intervenant(s)

INCONNU - ONBEKEND1530-1600

J.-N. SERVANDONIarchitecte1759-1762

INCONNU - ONBEKEND1770

B. GUIMARD1773

Tilman-François SUYSarchitecte1830-1839

Edmond GALOPPINarchitecte paysagiste1901-1902

O. FLANNEAU1906-1910

Statut juridique

Classé depuis le 11 septembre 1992, 18 septembre 2003

Styles

Néo-Renaissance
Rococo
Néoclassicisme

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 30423
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Description

Ancienne résidence des comtes d’Egmont et plus tard des ducs d’Arenberg, cette demeure princière fut construite par phases du XVIe au début du XXe siècle. Bordée d’un grand parc au sud, elle est comprise entre la place du Petit Sablon, les rues des Petits Carmes et aux Laines à l’ouest, la rue du Grand Cerf au sud, le boulevard de Waterloo à l’est et la Caserne Prince Albert au nord.

Historique
En 1532, Françoise de Luxembourg, veuve de Jean II d’Egmont, acquit une maison et des terrains près du Petit Sablon pour y édifier, en 1533-1534, un hôtel, dénommé plus tard «Petit Hôtel d’Egmont». Après avoir acheté, en 1547, un hôtel adjacent et ses dépendances, elle fit fermer la rue qui séparait le Petit Hôtel de la nouvelle propriété. Sur cette dernière, Lamoral d’Egmont fit construire un palais, le «Grand Hôtel d’Egmont», dont au moins le corps principal était probablement achevé en 1560. Dans les années qui suivirent, l’hôtel fut agrandi, notamment vers 1560-1563 avec l’aile RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. est. Le domaine, qui, depuis 1559, avait à peu près sa taille actuelle, fut confisqué après la condamnation de Lamoral d’Egmont en 1568 puis restitué à Philippe d’Egmont en 1576. Des sources iconographiques des XVIe et XVIIe siècles et une reconstitution de la façade ouest en 1904 par E. Laloire et B. De Lestré restituent l’aspect de la propriété, inchangé jusqu’au milieu du XVIIIe siècle : Petit Hôtel d’Egmont de style gothique tardif, doté d’une façade avec pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. à pinacles et portail en tiers point à fleuronOrnement d'inspiration gothique terminant un pinacle.; Grand Hôtel d’Egmont formé de trois ailes et d’une tour monumentale disposés autour d’une cour rectangulaire, avec façade à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. et aile RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. est, actuellement conservée; entre les deux, à l’emplacement de la rue, l’aile de jonction. À partir de la fin du XVIIe siècle, les deux hôtels furent loués en tout ou en partie, notamment de 1716 à 1725 par le marquis de Prié, ministre plénipotentiaire de l’empereur Charles VI. Le Grand Hôtel fut loué à partir de 1729 par Marie-Françoise Pignatelli, le Petit Hôtel en 1735 par son mari, le duc Léopold-Philippe d’Arenberg, qui, en 1738, acheta le bâtiment, appelé désormais Hôtel d’Egmont. En 1752, le duc acquit aussi le Grand Hôtel, qui devint l’Hôtel d’Arenberg, et en fit démolir l’aile ouest et la tour. Le duc Charles-Marie-Raymond fit poursuivre les diverses transformations commencées en 1752. De 1759 à 1762, les ailes subsistantes furent agrandies et modifiées en style Louis XIV et Louis XV sous la direction de l’architecte italo-français G.N. Servandoni, comme en témoignent des archives et des projets. La cour d’honneur et l’actuel portail d’entrée furent créés, l’aile sud et les «Appartements de Leurs Altesses» construits, l’aile est modifiée et agrandie du «Quartier Français» et les jardins redessinés. L’architecte Cambier bâtit des remises en 1769. L’aile reliant les deux hôtels fut reconstruite en style néoclassique vers 1770. L’architecte B. Guimard effectua des travaux intérieurs en 1773. Après la mise sous séquestre de la propriété par les Français de 1794 à 1804, le duc Louis-Englebert acheta en 1805 la cour de l’ancien couvent des Petits Carmes, attenante au nord, et fit aménager l’intérieur du «Quartier Français» sur les plans de l’architecte Gh.-J. Henry en 1806-1807. Le duc Prosper-Louis entreprit des travaux fastueux qui donnèrent à peu près au palais son aspect actuel. Il fit transformer en 1822-1825 l’aile est en bibliothèque et salle de bal par l’architecte A. Cousin et acheta en 1826 des terrains jusqu’au boulevard de Waterloo. Le domaine fut encore agrandi et transformé de 1830 à 1839 sous la direction de l’architecte T.-F. Suys : construction d’écuries et d’une loge de concierge en 1830-1832 et du manège en 1831-1834, prolongation en 1834-1837 du « Quartier Français » pour fermer la Cour du Sanglier, édification de l’aile nord de la cour d’honneur en 1836-1839, restauration et transformation de l’aile est en 1837. Le projet pour l’aile nord conçu par Suys en 1830 à la place de celui de 1828 par l’architecte parisien F. Gau, prévoyait en outre la reconstruction symétrique de l’aile sud et le renouvellement du portail. En 1892, un incendie détruisit le Petit Hôtel d’Egmont, l’aile de jonction et l’aile sud. La dernière campagne de travaux d’importance fut réalisée au début du XXe siècle par le duc Englebert-Marie : réorganisation du parc sous la direction de l’architecte E. Galoppin en 1901-1902, construction en 1902-1906 d’une rangée de maisons en bordure du parc (voir rue aux Laines, nos4 à 54), démolition en 1903-1906 des bâtiments incendiés et reconstruction en 1906-1910 de l’aile sud et des «Appartements de Leurs Altesses» sous la direction de l’architecte O. Flanneau, précédée de projets par les architectes E. Acker (1901), G. Low (1903-1904) et R. Sergent (1906). Acheté par la Ville en 1918, le bâtiment brûla en partie en 1927 et 1959. Revendu à l’État en 1964, il fut entièrement restauré de 1966 à 1971 sous la direction de l’architecte H. Van Kuyck pour accueillir les salons de réception du Ministère des Affaires étrangères, des bureaux dans l’aile nord et le Centre des Conférences Internationales dans l’ancien manège. Les cours de l’I.S.E.LP. se sont installés dans les anciennes écuries, boulevard de Waterloo.

Place du Petit Sablon 8, Palais d'Egmont ou Palais d'Arenberg, portail d'entrée de la cour d'honneur (photo [s.d.]).

Description
Cour d’honneur (1). Cour fermée par un portail d’entrée à l’ouest et des trois autres côtés par des façades symétriques à deux niveaux sous balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement.. Parties anciennes enduites et peintes en deux tons, parties plus récentes en pierre blanche et pierre bleue. Ancienne aile RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., remontant à la deuxième moitié du XVIe siècle, complétée en plusieurs phases du milieu du XVIIIe siècle au début du XXe siècle en style d’imitation.

Portail d’entrée. Construit entre 1759 et 1762 sur les plans de G.N. Servandoni. Deux piles monumentales en pierre bleue de style Louis XIV décorées de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. jumelés panneautés en creux, évidées aux coins et terminées par un large entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à triglyphes et chaperon débordant sur mutulesModillons de l’ordre dorique. Éléments décoratifs en forme de dé assez plat, répétés sous une corniche.. Couronnement par un socleMassif surélevant un support ou une statue. profilé et une torchère entourée de putti. Quatre pans conservés de l’ancien mur de clôture, concaves de part et d’autre de l’entrée et plus courts aux extrémités. À l’origine, mur en grande partie en pierre bleue, sur soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées., avec pans enduits panneautés en creux, percés vers le bas d’un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. ovale à encadrement plat, marqués aux angles par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. à bossages et couronnés par une balustrade interrompue aux angles par un Éléments de pierre de section sensiblement carrée ou rectangulaire, disposés généralement aux angles d’un balcon. surmonté d’un balustrePetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade.; parties centrales actuellement modifiées. Grilles terminées par des fers de lance.

Aile est (1a). Construite en style Renaissance italienne vers 1560-1563, probablement transformée par Servandoni de 1759 à 1762 puis restaurée et pourvue d’une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. par T.-F. Suys en 1837.
À l’origine parcourue par une galerie au rez-de-chaussée et couronnée par des lucarnes à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. et aileronsÉlément décoratif ordinairement enroulé en S et terminé en volutes, qui s’inscrit dans un angle et forme un adoucissement.. Neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. enduites et peintes. Premier niveau rythmé par des arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. cintrées obturées, flanquées de colonnes doriques engagées, sur socleMassif surélevant un support ou une statue. : larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. et impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. profilés, clé cannelée et disques dans les écoinçonsEspace de mur ménagé de part et d’autre d’un arc.; fenêtres rectangulaires avec encadrement plat à crossettesRessauts décoratifs situés aux angles d’un élément tel qu’un encadrement., sous éventail d’imposte. Au deuxième niveau, séparé du premier par un entablement «classique» en forte saillie avec friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de triglyphes : hautes fenêtres rectangulaires à encadrement mouluré, friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. et frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire, accostées de colonnes ioniques engagées, sur petit socleMassif surélevant un support ou une statue.. Entablement «classique» avec architraveMoulure inférieure de l’entablement, située sous la frise. et friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. nue. En attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement., balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. scandée par des désÉléments de pierre de section sensiblement carrée ou rectangulaire, disposés généralement aux angles d’un balcon.. Dans la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. gauche, passage menant à la Cour du Sanglier.

Aile nord (1b), dite «Hôtel du Prince Paul» ou «Petit Hôtel d’Arenberg». Dessinée en 1830 par T.-F. Suys et construite en 1836- 1839 à l’emplacement de la cour avant de l’ancien couvent des Petits Carmes, acquise en 1805. Grand bâtiment de plan rectangulaire, avec cour centrale. Façades en pierre blanche et pierre bleue, de douze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers la cour d’honneur et de huit travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers la place du Petit Sablon. Élévation donnant sur la cour semblable à celle de l’aile est, avec pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. au lieu de colonnes; allègePartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. continue dans les onze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. droites de l’étage et passage central décalé vers la gauche permettant l’accès à la cour intérieure. Ordonnance de la façade à rue légèrement différente : pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. à l’angle et, dans l’axe, travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’entrée en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. marquée de bossages et de pilastres jumelés; fenêtres sous entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne., celles du rez-de-chaussée sur appui saillant sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. et celle de l’étage du pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. sous frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches..

Aile sud (1c). Aile actuelle reconstruite après l’incendie de 1892 sur les plans de O. Flanneau en 1906-1910. Quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. anciennes enduites et peintes conservées mais modifiées, notamment par l’ajout d’une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. en attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement.; ajout de huit travées d’ordonnance et de matériaux identiques à ceux de l’aile nord et marquées comme elle par un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’angle. Lors de la restauration de 1966-1971, suppression d’un péristyle de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. Jadis, aile refaite sous la direction de G.N. Servandoni de 1759 à 1762, avec à gauche quatre travées d’une ordonnance identique à celle de l’aile est — mis à part des pilastres et des éléments Louis XV comme les lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. — et un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. rococo attenant, plus bas, de cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous toit mansardé; ajout vers 1770 d’une aile néoclassique, s’achevant par une avancée concave avec rez-de-chaussée à bossages, colonnadeRangée de colonnes et l'entablement qu'elles supportent. ionique — dont subsistent des colonnes dans le parc — et fronton triangulaire.

Place du Petit Sablon 8, Palais d'Egmont ou Palais d'Arenberg, Cour du Sanglier (photo [s.d.]).

Cour du Sanglier (2). À l’est, cour intérieure fermée de trois côtés et ouverte vers le parc, occupée par une pelouse. État actuel remontant à 1831-1837, sur les plans de T.-F. Suys. Côté ouest formé par la façade arrière de l’aile RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. enrichie par G.N. Servandoni, notamment d’un péristyle dorique, supprimé lors d’un nivellement en 1823-1826. Côté nord formé par le «Quartier Français» datant en partie de 1759-1762 et plus tard prolongé et réaménagé. Côté est occupé par le manège remplaçant d’anciennes écuries. Élévations classiques, parfaitement symétriques : deux fois douze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. à l’ouest et à l’est et neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. au nord. Façades enduites et peintes en deux tons avec emploi de pierre bleue, notamment pour le soubassement et les cordonsCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition.. Haut soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. à bossages plats, bel étage, toit mansardé couvert d’ardoises. Dans l’aile centrale, travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale en forte saillie éclairée par une fenêtre cintrée à larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. et impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie., sous fronton triangulaire supporté par des colonnes doriques jumelées. Aux extrémités des ailes latérales, ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. pourvu des mêmes fenêtres cintrées, de chaînes d’angle et d’un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire portant en sgraffiteTechnique de décoration murale consistant à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur. les armes des Arenberg et leur devise «Christus Defendor Meus». À l’étage, fenêtres rectangulaires à encadrement mouluré sous entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne.; sur la façade ouest, guirlandes et monogrammes AR (Arenberg) et PL (Prosper-Louis) placés en 1822-1825. Dans l’axe des façades est et ouest, porte inscrite dans un ressaut surmonté d’un balcon à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fer. Couronnement par un entablement «classique» et un attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement. aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre.. LucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire.

Aile du jardin (3). À l’origine, aile des «Appartements de Leurs Altesses» édifiée en Louis XIV et Louis XV par G.N. Servandoni en 1759-1762, en grande partie détruite en 1903-1906 et reconstruite en même temps que l’aile sud de la cour d’honneur par O. Flanneau en 1906-1910. Façade similaire à celles de la Cour du Sanglier. Trois travées droites conservées et aménagées : haut soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. et arcades surbaissées à clé en pointe de diamantBossage comptant plusieurs facettes, comme la pointe d’un diamant.; étage éclairé dans la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. droite en ressaut par une fenêtre cintrée inscrite et, dans les deux autres, par des fenêtres surbaissées avec encadrement mouluré à crossettesRessauts décoratifs situés aux angles d’un élément tel qu’un encadrement.. Attenante à gauche, aile en retour, avec élévation similaire de cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., reliées aux trois travées droites par un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. biais.

Manège (4). Construit par T.-F. Suys de 1831 à 1834, bâtiment de plan rectangulaire avec extrémité sud en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général.; douze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sur cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. Façades semblables à celles bordant la Cour du Sanglier. Anciennes écuries attenantes démolies.

Remise (5). Construit par l’architecte Cambier et daté par ancresPièce métallique apparente ou noyée dans l’enduit de façade, fixée à l’extrémité d’un tirant en fer pour solidariser les murs et les planchers. Il existe des ancres purement décoratives, non reliées à des tirants. de 1769, bâtiment de deux niveaux et seize travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous bâtièreToit à deux versants.. Façade en briques actuellement cachée sous une végétation. Au rez-de-chaussée, larges portes en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale.; à l’étage, fenêtres surbaissées.

Écuries (6). Édifié en 1830-1832 sur les plans de T.-F. Suys, complexe néoclassique sur plan en U fermé par un bâtiment d’entrée donnant boulevard de Waterloo 31. Construction en briques employant la pierre blanche et la pierre bleue, en partie enduite et recouverte de végétation, sous toit d’ardoises. À l’ouest, trois arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. colossales à impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie., flanquées de pavillons d’angle d’un niveau et demi et chacun cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous bâtièreToit à deux versants.. À l’est, deux ailes parallèles allongées sous toit mansardé, rythmées par des arcades à impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. abritant des portes et des fenêtres hautes et cintrées. À front du boulevard de Waterloo, façade enduite et peinte au-dessus du soubassement de pierre bleue; refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. rayonnant au-dessus des deux hauts portails cintrés et de la fenêtre axiale cintrée; entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. «classique» et attique aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre.; vantauxLe mot vantail désigne le battant d’une porte ou d’une fenêtre. de porte en bois.

Orangerie (7). Bâtiment néoclassique de plan rectangulaire, en briques décapées (?), probablement dessiné par T.-F. Suys et construit entre 1830 et 1839. Sous toit à croupesUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux., édifice d’un niveau et six travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. percé au sud d’arcades accostées de lésènesLes lésènes sont des jambes saillantes en répétition sur un mur, réunies par un arc ou par une frise d’arceaux. Ce couronnement d’arc ou d’arceaux distingue la lésène du pilastre., à l’est et à l’ouest d’un portail, d’une porte et d’oculi et aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre. au nord.

Place du Petit Sablon 8, Palais d'Egmont ou Palais d'Arenberg, 'Galerie des Glaces' (photo 1981).

Intérieur jadis richement décoré et reflétant les styles des diverses campagnes de construction : Louis XIV, Régence et Louis XV dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Empire et Directoire dans la première moitié du XIXe siècle, Second Empire et styles «néo-» dans la deuxième moitié du XIXe et au début du XXe siècle. Lors de la restauration complète entreprise à partir 1966-1971, réaménagement complet : quelques pièces sont restaurées et/ou complétées, les autres refaites dans un style d’imitation en incluant notamment des éléments authentiques de récupération.
Dans l’aile sud, escalier d’honneur monumental de style Louis XIV, de 1906-1910, créé par O. Flanneau en s’inspirant de l’ancien escalier des Ambassadeurs du palais de Versailles. Au pied de l’escalier, construit avec douze sortes de marbre, deux groupes sculptés : «L’Enlèvement de Proserpine» par P.-D. Plumier et «L’Enlèvement des Sabines» (XVIIIe siècle). Plafond voûté décoré de stucs et d’un trompe-l’œil peint par L. Cardon.
Dans l’aile est, ancienne bibliothèque conservant une partie des lambris Directoire de 1822- 1825 contenant quatre des panneaux peints sur verre de figures allégoriques par S. Frémiet; rotonde adjacente abritant un escalier.
Le mobilier comporte des tapisseries, notamment les suites de «L’Histoire de Tristan et Yseult» (1580) et des «Quatre Parties du Monde» (fin XVIIe siècle) par L. Van Schoor ainsi que «L’Éducation du Cheval» (XVIIe siècle), «Neptune» et «Mercure» (XVIIIe siècle).

Boulevard de Waterloo 31, porche et entrée du parc d'Egmont (photo 2015).

Parc d’Egmont. Anciens jardins du Palais d’Egmont accessibles depuis le boulevard de Waterloo, n°31 et la rue du Grand Cerf, entre les nos 10 et 12.

En majeure partie acquis par Françoise de Luxembourg et Lamoral d’Egmont entre 1532 et 1559, ils s’étendirent jusqu’au boulevard de Waterloo en 1826. D’après des sources iconographiques des XVIe et XVIIe siècles, le parc regroupait alors un petit et un grand jardins de style RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., des potagers et un bois. C’est probablement l’architecte G.N. Servandoni qui le transforma en jardin classique à la française comme en témoignent des projets de 1759-1762 et des sources iconographiques du XVIIIe siècle. Il fut encore modifié et nivelé notamment par l’architecte T.-F. Suys dans les années 1830. En 1901-1902, la transformation radicale du grand jardin et des potagers en jardin paysager, sur les plans de l’architecte Galoppin, conféra son aspect actuel au parc, sur lequel empiètent les nos 4 à 54 de la rue aux Laines construits de 1902 à 1906.

Au milieu du côté ouest, orangerie (voir plus haut). Derrière, ancienne glacière (8), déjà mentionnée dans l’acte de vente de 1752, avec porche cintré en briques et pierre bleue, et coupole maçonnée.
Au sud, monument composé de colonnes ioniques provenant de l’ancienne aile sud de la cour d’honneur.
Statues en bronze de Peter Pan par G. Frampton en 1924 et du prince Louis-Eugène de Ligne (1735-1814) par J. Cluysenaar en 1935.

Dans le coin sud-ouest du parc, le «Groote Pollepel» (9). Bâti au XVe siècle par le magistrat de la Ville dans le quartier Terarken, à l’emplacement de l’actuelle rotonde de la galerie Ravenstein, ce puits voûté gothique jouait alors un rôle important dans la distribution d’eau. Couronné à l’origine par une tour, abattue en 1660 puis reconstruite, il fut démonté et remonté ici en 1954-1957. Construction octogonale en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice., sur soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., avec contreforts en partie refaits en briques. Porte en tiers-point et baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires à barreaux au-dessus du soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue.. Couvrement par une voûte d’ogives à huit nervures en pierre blanche et quartiers en briques.

Sources

Archives
AVB/TP 19270 (1830), 2301 (1906-1910).

Ouvrages
D’HOORE W., Le Palais d’Egmont-Arenberg à Bruxelles, Louvain-la- Neuve, 1991.
LALOIRE E., Histoire des deux hôtels d’Egmont et du Palais d’Arenberg (1383- 1910), Bruxelles, 1952.
Le Palais d’Egmont-Arenberg, Ministère des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au Développement, Bruxelles, 1972.

Périodiques
de TRAZEGNIES, O.,"Histoire du Palais d’Egmont",dans Maisons d’Hier et d’Aujourd’hui,1982, 56, p. 2-43.