Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLongue place rectangulaire cernée de platanes, aménagée en même temps que la rue Blaes qui la longe du côté oriental. L’emplacement, occupé depuis 1837 par l’usine de locomotives et de machineries de la «Société du Renard», est acquis en 1853 par la ville de Bruxelles. L’usine est rasée en 1858 lors de l’achèvement de la rue Blaes. Les rues qui la bordaient sont incorporées dans l’aménagement de la nouvelle place : la rue de la Rasière au Sud, la rue des Renards au Nord, la rue Renardin à l’Ouest. Ces deux derniers conservent encore d’anciennes maisons à l’alignement irrégulier (voir nos 1, 2-4, 18-19, 20). La place est achevée en 1863 lorsqu’un dernier pâté de maisons rue des Renards est rasé à l’occasion de l’inauguration de la Caserne des pompiers. Les rues du Chevreuil, de l’Économie, de l’Hectolitre, des Radis et de la Plume sont réaménagées dans le cadre du même plan d’assainissement. L’appellation «place du Jeu de Balle» se réfère au jeu de la balle pelote qui s’y pratiquait dès sa création. Le «vieux marché» quotidien de la place Anneessens y est transféré en 1873. Un établissement de douches publiques, érigé au centre de la place en 1902-1903 sur les plans de l’architecte E. Hellemans, sera remplacé ultérieurement par les «Bains de Bruxelles» (voir rue du Chevreuil, n° 28).

L’architecte R. Courtois, lauréat du grand concours d’idées organisé en 1961 pour le périmètre rue Blaes/ boulevard du Midi/ rue des Tanneurs/ rue des Capucins, prévoit une restructuration radicale avec alternance de blocs d’habitations et d’espaces verts, mais sans remaniement de la rue Blaes ni de la place du Jeu de Balle. Celle-ci est reprise dans les P.P.A. d’assainissement et de reconstruction 22/04 «rue des Fleuristes» et 22/17 «rue des Fleuristes / rue Blaes» (A.R. du 24.07.1968) qui ont entraîné des démolitions dans l’îlot rue des Fleuristes/ rue de l’Hectolitre/ place du Jeu de Balle/ rue de la Plume/ rue Lacaille, la construction d’un bloc d’habitations (1967-1970) et de l’école maternelle n° 5 (1973) par le bureau d’architecte A.U.A. (R. Courtois, J. Wynen et A. de Haes). Le P.P.A. revu en 1979 prévoit de conserver les anciens alignements et de construire à une échelle plus modeste (voir les nouvelles habitations de la rue de la Plume).

Ensemble bâti sans unité pendant les années 1860-1870, dominé par la monumentale caserne des pompiers à l’Est et par régi, de l’immaculée Conception, décentrée à l’Ouest, offrant une enfilade de hautes maisons à simple corps, de tendance néoclassique, tout au plus ornées d’encadrements stuqués tels que les nos 12 (1873), 13-14 (1873), 32 (1870), 33 (1865; parement de pierre blanche soigné), 34-35 (1901, architecte C. Wenmaekers), 36-37 (1870) et 46 (1889). Le «marché aux puces» qui l’occupe et les commerces et cafés qu’il conditionne déterminent aujourd’hui l’atmosphère caractéristique de la place du Jeu de Balle.


Sources

Archives
AVB/TP 12836 (1873), 4882 (1873), 935 (1870), 12838 (1865), 12839 (1901), 12829 (1870), 12841 (1889); A.A., 1901, rep. 4799 et 4961.

Ouvrages
ABEELS, G., Le Vieux Marché, Bruxelles, 1989.