Typologie(s)

maison ou immeuble de rapport
rez-de-chaussée commercial

Intervenant(s)

Adolphe SAMYNarchitecte1900-1902

Leo BEECKarchitecte1951

Jules LAGAEsculpteur1902

Alphonse DE TOMBAYsculpteur1902

Albert DESENFANSsculpteur1902

Jacques-Philippe DE HAENsculpteur1902

P. DU BOISsculpteur1902

Victor ROUSSEAUsculpteur1902

Statut juridique

Classé depuis le 19 avril 1977, 07 novembre 2002

Styles

Néo-baroque

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Archéologique
  • Artistique
  • Esthétique
  • Folklorique
  • Historique
  • Paysager
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 31119
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Description

Cette vaste demeure, élevée en 1696-1697 par la gilde des boulangers à la place du « steen » des Serhuyghs (XIIe-XIIIe siècles), regroupait à l’origine plusieurs habitations : vers la Grand-Place, la Maison des Boulangers ou «Le Roi d’Espagne»; à l’angle de la rue au Beurre, «Saint-Jacques»; à l’arrière de celle-ci, «Les Sept Lignages», «Saint-Michel», «Sainte-Gudule» et «’t Serhuyghs- kintsteen», dont les nos 45 à 53 de la rue au Beurre conservent des traces. J. Cosyn était l’auteur des sculptures et peut-être aussi le maître d’œuvre. En 1900-1902, l’architecte A. Samyn reconstruit l’immeuble en rétablissant le décor sculpté et le dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. disparus au XIXe siècle, tels qu’ils apparaissent sur le dessin de F.J. De Rons en 1737. La façade latérale est modifiée en 1951 par l’architecte L. Beeck. Des consolidations sont opérées en 1983.

Imposante maison d’angle en double corpsUn bâtiment est dit en double corps lorsqu'il présente, au rez-de-chaussée, deux rangées de pièces séparées par un couloir axial.; trois niveaux plus entresol et sept travées; toitures en appentisToit à un seul versant. et dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale.. Façade combinant la pierre blanche d’Euville et la pierre bleue pour le soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., les croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. et les appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas.; décor sculpté doré. Ordonnance symétrique, rythmée par la superposition en trois registres de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. doriques, ioniques et composites sous corniche denticulée; accent mis sur la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’entrée axiale plus large et en légère saillie, que couronne un dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. en léger retrait. Au rez-de-chaussée, pilastres s’achevant en consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc. au niveau de l’entresol. Porte cintrée dont l’encadrement à impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. s’inscrit dans un champ rectangulaire; cintre orné d’une corbeille de fruits, profil en cavet portant le chronogramme «HIC QUANDO VIXIT MIRA IN PAUPERES PIETATE ELUXIT» (1697); clé inscrite «AUBERTUS», servant de socleMassif surélevant un support ou une statue. à un buste en bronze doré de saint Aubert, patron des boulangers, par J. Lagae. Au premier étage, allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. décorées alternativement par des balustrades et par des médaillonsCartouche rond ou ovale. sculptés par A. de Tombay et A. Desenfans et représentant les empereurs Marc-Aurèle, Nerva, Dèce et Trajan; sur l’entablement, chronogramme « HAEC STATUIT / PISTOR / VICTR CIA SIGNA / TROPHAEI QUO / CAROLUS / PLENA LAUDE / SECUNDUS OVAT» (1697), faisant allusion au trophéeDécor composé d’un regroupement d’objets divers, attributs d’un métier ou d’un art. Trophée de musique, de guerre, etc. sculpté par J. Lagae qui le surmonte : buste du roi d’Espagne Charles II sur fond de drapeaux, entouré de fûts de canons et de deux prisonniers; socleMassif surélevant un support ou une statue. portant le nom de la maison.

Grand-Place 1, Le Roi d'Espagne (photo 2022).

Balustrade en attique couronnée de statues allégoriques par J. De Haen père, V. Rousseau et I. De Rudder : la Force, le Blé, le Vent, le Feu, l’Eau, la Prévoyance. DômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. de plan octogonal rythmé par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. composites; fenêtres en creux dans un encadrement à coins cassés, surmontées de motifs de balustres; corniche profilée; toiture domicale percée d’œils-de-bœuf, ornée de pots-à-feu et sommée d’une statue en bronze doré de la Renommée par P. Du Bois.

Vers la rue au Beurre, façade d’une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. en briques avec pierre blanche pour le rez-de-chaussée, les plates-bandesCouvrement clavé rectiligne d’une baie. La plate-bande se distingue du linteau par le fait qu’elle est appareillée, tandis que le linteau est d’un seul tenant. Elle peut être feinte et masquer un linteau., les chaînages d’angle et ceux des montants de fenêtres; soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en pierre bleue. Fenêtres à croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. sous arquette de décharge aux étages. Porte à encadrement de pierre bleue de remploi, de style Louis XV; montants sur soclesMassif surélevant un support ou une statue. présentant des marques de tailleurs, peut-être de J.F.J. Piron et J. Cornet (XVIIIe siècle); clé en coquilleOrnement symétrique figurant une coquille Saint-Jacques ou un coquillage s’en rapprochant.; linteau ouvragé; verres sous plomb de la baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d’imposte portant l’inscription « BIERKELDER». À gauche de la porte, plaque commémorant la reconstruction en 1900-1902.

Intérieur modifié, équipé en taverne par l’architecte L. Beeck en 1952.

Sources

Archives
AVB/TP 8582, 57643, 57644 (1900-1902), 60126 (1951), 71360 (1952); AA, 1900, rep. 4603, 1902, rep. 5018; PP 2605-2606; NPP, D 5, D 14.
Archives de la KCML, dossier 4309.

Ouvrages
CORDEIRO, P., HEYMANS, V., LAMBERT, C, et al., étude historique et architecturale des maisons de la Grand-Place, Cellule Patrimoine Historique de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1999.
De PANGE, I., La Grand-Place de Bruxelles, aparté, Bruxelles, 2011.
HENNAUT, E., La Grand-Place. Patrimoine mondial, Bruxelles, 2018 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire: 56).
HEYMANS, V., (dir.), Les Maisons de la Grand-Place de Bruxelles, CFC-éditions, Bruxelles, 2011.

Périodiques
L’Émulation, 28, 1903, col. 57-58, pl. 22.
CORDEIRO, P., MARTOU, M.-N., MOUTURY, S., La gestion de la Grand-Place de Bruxelles et ses abords in Thema & Collecta, 1, 2011, pp. 51-59.
La restauration d’un décor d’exception. Les façades de la Grand-Place
in Bruxelles Patrimoines, 2018 (Hors-série).

Sites internet
BALat KIK-IRPA