Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDe la rue Ravenstein à la rue Villa Hermosa, la rue actuelle n’est que la partie subsistante d’une artère reliant originellement la rue Montagne de la Cour à l’ancienne rue Cantersteen par un tracé courbe, décrétée par arrêté royal en 1895. Elle emprunte son toponyme à celui donné au moyen âge à la colline, puis, plus précisément, au tronçon de chaussée ou « Steenweg », dans le prolongement des rues du Marché aux Herbes et de la Madeleine, passant sous la porte de la première enceinte urbaine dite «de Coudenberg», près de l’abbaye du même nom. L’appellation de « rue de Namur » donnée au XIXe siècle à la partie supérieure puis, en 1853, à la totalité de ce tronçon, remplaça l’ancien dénomination.
La création de l’actuel Coudenberg, appelé pendant un temps conjointement « rue Courbe », constitue un élément du projet de redressement de la Montagne de la Cour, de dégagement et d’extension des Musées royaux des Beaux-Arts — ensuite Palais des Arts, Sciences et Littérature — auxquels s’ajouta l’assainissement du populeux quartier Saint-Roch. Selon un projet d’aménagement initialement présenté par l’architecte H. Maquet en 1876, combiné au plan d’ensemble de l’architecte A. Balat de 1882, concernant le dégagement des Musées, Bibliothèque et extensions, l’entreprise fut poursuivie et menée à bien par H. Maquet de 1884 à 1898 et aboutit à la démolition du quartier Saint-Roch et à la création de la « rue Courbe » en 1897-1899 (voir Carrefour de l’Europe et Mont des Arts).

Construction, le long du côté Nord, d’une série d’immeubles avec commerces, de 1897 à 1902, témoignant d’influences gothiques et renaissantes, entre autres sur les plans des architecte P. Saintenoy (1898, nos 62-66), G. Vanden Bemden (1898, n° 78), E. Collés (1898), et L. Laureys (1900, série de six); s’y ajoutent deux immeubles Art Nouveau sur les plans de P. Saintenoy (1899, 1901), dont le plus ancien témoigne d’un des tout premiers exemples d’emploi du béton armé (ateliers Hennebique), pour la structure et la façade. En 1908-1909, dans la perspective de l’Exposition Universelle de 1910, création, sur les terrains dévastés de la Montagne de la Cour, d’un jardin provisoire avec degrés, cascades et statues, sur les plans de l’architecte parisien J. Vacherot; élargissement et amélioration de la voirie, début de l’aménagement de la rue Ravenstein conjugué à la démolition de quelques maisons du Coudenberg citées plus haut, outre la construction sur les parcelles encore libres, des nos 68 et 72-74, ainsi que d’une série de maisons de commerce d’un niveau, sur les plans de Saintenoy de 1909, le long du côté Ouest de la rue. Démolition de ce tronçon et du jardin « provisoire » vers 1955, lors de la construction du Mont des Arts, sur les plans des architectes J. Ghobert et M. Houyoux, d’après un projet présenté dès 1937 et réalisé de 1954 à 1969. De ce côté, la rue est bordée, depuis, par l’arrière des bâtiments fermant le Mont des Arts, occupés par le Palais des Congrès, aux nos 1-3 et par les bureaux de l’Église protestante de Bruxelles, au n°5.


Sources

Archives
AVB/TP 31415-31422, 16755, 9862, 1071 (1898), 27539 (1900), 5406 (1899), 9861 (1901), 3356 (1909).