Recherches et rédaction

2016-2017

 

Square de plus de deux hectares implanté sur un terrain en pointe compris entre l’avenue du Parc royal à l’ouest, la rue des Vignes à l’est et le Domaine royal au nord.

La création du square est une initiative du roi Léopold II. Au cours des dernières décennies du XIXe siècle, celui-ci s’attache à étendre le Domaine royal et à urbaniser ses abords, notamment le quartier situé au nord-est de l’église Notre-Dame. Il acquiert ou fait exproprier des parcelles dans le but de créer là de nouvelles artères bourgeoises, ainsi qu’un jardin public. Finalement approuvé par la Commune le 06.10.1905, le projet de transformation du quartier n’est toutefois jamais mis en œuvre, le roi étant décédé en 1909. Seule la rue des Vignes est élargie et les bâtiments implantés sur son côté ouest sont démolis au profit de la création du square du Vingt-et-un-juillet. Conçu par l’architecte français Charles Girault, le square n’est ouvert au public qu’en 1913. Accessible par sa pointe sud, il est alors clos d’une grille ponctuée de piliers, devancée par une placette à angles courbes et soubassement en moellons, qu’entoure un plan d’eau alimenté par le Molenbeek.

Après le décès accidentel de la reine Astrid le 29.08.1935, on décide de dédier le square à son souvenir. L’architecte-paysagiste René Pechère redessine le jardin, au milieu duquel est érigé un mausolée formant une galerie à colonnade et rotonde centrale, dessiné par l’architecte Paul Bonduelle. Le nouveau square ouvre ses portes en 1938. C’est en 1947 que la rotonde accueille une statue de la reine réalisée juste avant la guerre par le sculpteur Jan Boedts. En 1955, à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de la souveraine, deux plaques commémoratives en bronze sont placées sur les murs de part et d’autre de la rotonde. Le 11.06.1998, le square est inscrit comme site sur la liste de sauvegarde de la Région de Bruxelles-Capitale. Enfin, en 2008, deux bustes en bronze, l’un du tsar Alexandre Ier, l’autre du roi Léopold Ier, sont placés de part et d’autre de l’allée centrale. Dus au sculpteur russe Alexander Bourganov, ils ont été offerts en 2004 par la Ville de Moscou à l’occasion du 150e anniversaire des relations diplomatiques entre la Russie et la Belgique.

Le square présente un plan symétrique: une allée centrale mène à un espace rectangulaire, engazonné et planté d’ifs, bordé par deux chemins menant au mausolée. Un chemin circulaire contourne ce dernier, tandis qu’un autre longe la rue des Vignes, suivant sa courbe. Il est ponctué à mi-parcours par une placette semi-circulaire agrémentée d’un banc de pierre de même forme. Le square recèle nombre d’arbres remarquables, dont un hêtre pourpre sur l’espace central.

En pierre blanche, le mausolée forme une galerie de plan en U ouverte côté square par des colonnes à mince chapiteau à oves, ainsi que des piliers aux deux extrémités. Au centre prend place la rotonde, dotée à l’arrière d’une abside à voûte en cul-de-four. Les toitures, plate pour la galerie, en dôme pour la rotonde, à lanterneau circulaire, sont couvertes de cuivre. Le plafond de la galerie est structuré de triples caissons ou, aux angles et aux extrémités, d’un caisson hexagonal portant le monogramme couronné de la reine. La rotonde s’ouvre par trois portes à grilles en fer forgé, l’axiale plus vaste. À l’intérieur, la statue de la reine, en marbre de carrare, prend place dans l’abside, dorée et précédée d’un emmarchement courbe. Sol, murs et voûte de la rotonde sont parementés de pierre blanche. Sur le socle de la statue figure une inscription en latin: «À leur très noble et très aimée reine Astrid, les Belges de tout leur cœur, 1940».

Inscription sur la liste de sauvegarde le 11.06.1998.

Sources

Archives
AVB/PP 3427 (ca 1900).

Ouvrages
RANIERI, L., Léopold II urbaniste, Hayez, Bruxelles, 1973, pp. 48-58.

Périodiques
VANDEN BUSSCHE, G., «Het 21 juli Plantsoen en het standbeeld van Koningin Astrid», LACA Tijdingen, 1, année 16, septembre 2004, pp. 26-28.