Recherches et rédaction

2018

 

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La rue du Heysel est une artère sinueuse qui relie la place Saint-Lambert à l’avenue Houba de Strooper, à hauteur de l’extrémité de la rue Reper-Vreven. Elle croise sur son parcours la rue du Sansonnet.

La rue trouve son origine dans une artère plus longue figurant déjà sur la carte de Ferraris dressée en 1777. Celle-ci débutait chaussée de Meysse (actuelle avenue du même nom), aux alentours du Gros Tilleul, et, desservant les hameaux du Heysel et d’Osseghem, elle serpentait jusqu’à Jette, suivant la dernière portion de l’actuelle rue Théophile De Baisieux. Son tracé laekenois fut revu par arrêté royal du 18.02.1899 pour l’alignement sud, puis par celui du 23.03.1912 pour le nord. C’est par arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 17.10.1924, que sa dernière portion fut rebaptisée rue Théophile de Baisieux. Le tracé courbe que l’artère forme entre la rue du Sansonnet et l’avenue Houba fut quant à lui rectifié par l’arrêté royal du 09.03.1933.

Dans le cadre de l’Exposition universelle de 1935 sur le plateau du Heysel, la partie est de la rue, au-delà de la place Saint-Lambert, fut supprimée. À noter que c’est dans cette portion qu’avait été établie l’École communale no2, inaugurée en 1869. Juste à l’est de la place Saint-Lambert, la rue longeait en outre la
propriété Vanderborght, un domaine remontant au XVIIe siècle, dont le château bâti en 1885 pour Victor Vanderborght fut habité par la baronne de Vaughan, dernière compagne du roi Léopold II. Enjambant la rue du Heysel, une passerelle piétonne reliait la propriété au domaine du Stuyvenberg. Conservé lors de l’exposition de 1935, le château fut démoli en 1956.

Quant à la partie subsistante de la rue, elle longeait diverses constructions au nord, qui disparurent pour la plupart en vue de l’exposition de 1935, qui s’étendit largement dans l’îlot. Parmi elles, la villa Martha, dont la propriété se situait juste à l’ouest de l’actuel boulevard du Centenaire. Les dernières constructions furent expropriées à la veille de l’Expo 58 et les terrains investis par les jardins tropicaux de la section du Congo belge. À l’ouest fut implanté le pavillon de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, bordée par un ample escalier cintré en briques, toujours en place, qui menait à la porte Mondiale. À côté de celle-ci, à l’angle de l’avenue Houba de Strooper (no141), un pavillon en arc de cercle abritait l’administration de la Société de l’Exposition. Il a été reconverti en commissariat de police après l’événement. Aujourd’hui, le côté impair de la rue du Heysel est occupé, aux nos1 à 7, par une ancienne maison de retraite de 1977 (architectes Jean-Fernand Petit, F. Blomme & J. Vandevoorde), reconvertie en centre de réadaptation de l’hôpital Brugmann, tandis que plus loin s’étendent les terrains du club de tennis Royal Primerose (no41-43 avenue du Gros Tilleul).

Le côté pair de la rue conserve encore quelques maisons ouvrières néoclassiques de la fin du XIXe siècle. La majorité du bâti se compose toutefois d’habitations éclectiques des années 1900 et 1910, comme les nos68 et 70 ou encore les nos36 et 74 (1910), du même auteur. À noter, au no20 (voir ce numéro), l’ancienne église du Heysel, érigée vers 1893 en attente de la construction de l’église Saint-Lambert, achevée en 1907 (voir no38 de la place du même nom). Dans la partie ouest de la rue se trouvait jadis la maison de plaisance Ter Plast, remontant à la fin du XVIe ou au XVIIe siècle et dont la majeure partie des bâtiments furent démolis avant 1837. Vers 1899, une usine hydraulique fut implantée à cet endroit, démolie au profit d’un immeuble de bureaux conçu en 1965 pour la Compagnie intercommunale des Eaux (CIBE). Celui-ci fut à son tour remplacé par l’école maternelle Émile Bockstael (no110), un bâtiment passif conçu par le bureau Nimptsch Architekten et inauguré en 2014. À l’ouest de cet établissement a été érigé à la même époque un ensemble d’immeubles à appartements.

Sources

Archives
AVB/AR rues, boite 20-24, cote 20, no13 (
17.10.1924).
AVB/TP Laeken 3591 (1884), 78694 (1909), 97919 (1929), 41407 (1930), 77072 (1933), 82165 (1971); 1 à 7: 90244 (1977); 74: Laeken 6159 (1910); 110: 84403 (1965).

Ouvrages
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles. 24. Laeken, Direction des Monuments et des Sites – Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles, 2012,
 p. 86.
NUYENS, A., L’Enseignement public à Laeken de 1830 à 1900, Imprimerie Ve H. Tordeur, Laeken-Bruxelles, 1901, p. 5.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 983-987.

Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie
, «Heysel (rue du)», 1899.

Cartes / plans
FERRARIS, J. J. F., Carte de Cabinet des Pays-Bas autrichiens et de la Principauté de Liège, 1777.

Sites internet
www.bruciel.brussels
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