Typologie(s)

cinéma

Intervenant(s)

René AJOUXarchitecte1953

François DE BONDarchitecte1953

Statut juridique

Classé depuis le 17 juin 2010

Styles

modernisme d'après-guerre

Inventaire(s)

  • Inventaire des salles de cinéma (1993)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken (Archistory - 2016-2019)
  • Inventaire du patrimoine architectural 1939-1999 (ULB)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016-2017

id

Urban : 37721
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Description

Ancien cinéma moderniste, architectes René Ajoux et François de Bond, 1953.

Historique

En 1913, la veuve Dierickx, propriétaire d’un estaminet au no102, fait construire une «salle pour séances de cinématographies», baptisée Cinéma Odéon, à l’arrière du bâtiment. Durant la Première Guerre mondiale, les nouveaux propriétaires font agrandir l’établissement sur la parcelle voisine (no100). Conçu en 1916 par l’architecte Z. Juniet, le projet présente une vaste salle de style Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. à deux niveaux de galerie. En 1930, les mêmes exploitants font transformer le cinéma par l’architecte Gaston Ide. Celui-ci effectue des modifications intérieures et ouvre entièrement les rez-de-chaussée des deux anciennes maisons, créant une vaste baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à découpes Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs.. En 1947, le cinéma, désormais baptisé le Rio, reçoit une nouvelle marquiseAuvent métallique vitré.. En 1953, sur les plans des architectes René Ajoux et François de Bond, l’établissement est reconstruit suivant l’esthétique moderniste et agrandi grâce à l’annexion d’une parcelle arrière. Il est inauguré l’année suivante. En 1975, le cinéma ferme ses portes et son rez-de-chaussée est transformé en commerce. Les parties subsistantes de l’ancien établissement sont classées le 17.06.2010.

Description

Partie à rue du bâtiment de quatre niveaux sous toit plat. Salle de même hauteur, sous toiture en bâtièreToit à deux versants. à croupeUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux. arrière.

Façade

Façade symétrique de quatre niveaux, le deuxième en entresol. Mince encadrement en marbre Labrador bleu. Deux premiers niveaux sous auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. incurvé en béton armé à face inférieure plafonnée et tranche revêtue de «Duralumin». PilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. latéraux originellement parementés de marbre Lunel, aujourd’hui recouverts de bois. Au rez-de-chaussée, porte menant aux étages et deux vitrines flanquant une large entrée, un dispositif ayant remplacé une série de portes en glace implantées en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. de cercle et interrompues par une caisse centrale. Entresol aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre., traité comme support d’affiches. Étages parementés de carreaux de grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. bleu et marqués par un bow-window de deux niveaux percés chacun d’une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. en bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade., à meneaux couverts de carreaux blancs. SeuilsPièce horizontale inférieure de l'encadrement d'une porte. et corniche en pierre blanche. Fenêtres de largeurs variées accentuant l’effet de courbe. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. métalliques présentant de une à trois divisions et garnis de mises en plomb à vitrages jaunes, verts et mauves. De part et d’autre du bow-windowDe l’anglais bow (arc dans le sens d’arqué, courbé) et window (fenêtre). Le bow-window apparaît avec l’Art nouveau. Il s’agit d’un élément en surplomb qui s’intègre par son plan cintré à la façade. Il se différencie de la logette, d’ordinaire de plan rectangulaire et qui paraît appliquée sur la façade. Le bow-window peut occuper plusieurs niveaux., hampe de bois portée par des doubles bagues de béton. Sol à bordure de marbre Labrador, légèrement surélevé par rapport au trottoir.

Intérieur

Hall d’entrée, parterre et estrade de la salle entièrement transformés, sous un faux-plafond suspendu. Escalier gauche vers l’entresol conservé, à marches de marbre rose et rampes métalliques tubulaires. Espaces supérieurs ayant conservé leurs caractéristiques. À l’origine, à l’entresol, foyer se développant sous le balcon de la salle et desservant, côté rue, le bureau du gérant flanqué par les sanitaires et, à l’arrière, les vestiaires et le balcon; accès latéraux vers le balcon. Faux-plafond mouluré percé d'un ovale, à pourtour scandé de motifs circulaires. Premier et second étage côté rue abritant respectivement l’appartement du gérant et les locaux technique, dont la cabine de projection.

Rue Marie-Christine 100-102, coupes du cinéma [i]Rio[/i] reconstruit, AVB/TP 63243 (1953).

Salle dotée d’un vaste balcon en béton armé. Supporté par une charpente en bois et acier, faux-plafond enduitL'enduit est un revêtement de plâtre, de mortier, de stuc, de ciment, de lait de chaux, de simili-pierre, etc. sur Steengas, traité en voûte spatiale retombant en courbe sur le haut de l’écran. Au-dessus du balcon, bouches d’aération en forme de goutte. Gorge lumineuse sur les murs latéraux, créant un effet de vague jusqu'à l'écran, où elle retombe dans une rampe. Décoration de staffs et lambris. Latéralement, huit appliques lumineuses en cornet hérissé.

Sources

Archives
AVB/TP Laeken 1001 (1913), Laeken PV Reg. 167 (06.10.1916), Laeken PV Reg. 169 (15.03.1918), Laeken 5303 (1920), 37459 (1930), 58208 (1947), 63243 (1952-1953), 77145 (1962), 85353 (1975).

Ouvrages
VAUTHIER, E., Cinéma Rio. Laeken – Bruxelles, Architecte: René Ajoux et François de Bond – 1954. Analyse patrimoniale en vue de l’introduction d’une procédure de classement comme monument, 2005.

Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Marie-Christine (rue)», 1914, 1935, 1939, 1946-1947.