Recherches et rédaction

2016-2017

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Louis Wittouck relie l’avenue Richard Neybergh et la rue Laneau à la rue Léopold Ier.

Ouverte vers 1915 afin de subdiviser le vaste îlot triangulaire compris entre la rue Léopold Ier et les avenues Prudent Bols et Richard Neybergh, la rue est dénommée en hommage à Louis Wittouck, dont la veuve avait en 1892 légué à quatre jeunes Laekenoises, choisies parmi les plus pauvres, 2.000 francs chacune «à la condition qu’elles soient honnêtes, travailleuses et économes».

L’artère est essentiellement bâtie dans les années 1920 et 1930, de maisons de style éclectique tardif, comme les nos31, 33 (1924) et 35 (1923), ou Art Déco, comme le no11 (architecte Louis Tenaerts (des Gadeaux), 1926).

Côté pair, la majeure partie de l’îlot, à l’angle de la rue Laneau, est occupée par l’école primaire communale néerlandophone Louis Wittouck, établie dans des bâtiments d’un niveau conçus en 1952 par l’architecte Maxime Brunfaut (nos46 rue Wittouck et 85 rue Laneau). Le terrain avait été réservé, dès la seconde moitié des années 1910, à l’implantation d’un vaste complexe scolaire communal pour garçons combinant écoles primaire, du quatrième degré et industrielle, dans la perspective d’un développement démographique rapide du quartier. En 1917, le projet est confié à l’architecte Henri Jacobs, qui propose l’année suivante un avant-projet extrêmement détaillé. Implanté à l’angle des rues Laneau et Wittouck, son établissement, de style éclectique, prend la forme d’un rectangle à deux cours intérieures carrées séparées par un préau central. Une des ailes côté rue Wittouck abrite un gymnase et un bassin de natation. L’école industrielle est établie dans une aile accessible par la rue Léopold Ier. Le projet est mis en attente suite à l’annexion de Laeken par la Ville de Bruxelles en 1921. En 1926, Jabobs présente un second projet, remanié. La configuration des volumes reste similaire mais l’idée de l’école industrielle est abandonnée et les façades adoptent désormais le style Art Déco. La population du quartier ne s’étant pas accrue comme prévu, le projet reste cependant dans les cartons. En 1936, le programme, limité cette fois à l’école primaire, est repris par l’architecte de la Ville François Malfait. Celui-ci propose un intéressant complexe moderniste composé d’ailes disposées de biais et de cours polygonales. Une piscine scolaire est prévue, vers la rue Léopold Ier, ainsi qu’un vaste abri anti-aérien. Ce projet ne voit pas non plus le jour et, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, vu le manque d’argent et la natalité décroissante, le projet d’école est abandonné et le terrain cédé au service des Sports qui doit y ériger un bassin de natation en L entre les rues Wittouck et Léopold Ier, conçu en 1947 par les architectes de la Ville Jean Rombaux et R. Le Graive. C’est finalement le complexe scolaire de Maxime Brunfaut qui sera érigé, à partir de 1953.

Sources

Archives
AGR, T148, Gouvernement provincial de Brabant, Plans du Service technique des Bâtiments, inv. nos6555-6575 (1918-1920).
AVB/IP II D1089 (1923-1946).
AVB/NPP N12 (1947), S13 (1918, 1926, 1936).
AVB/PP 3333 (1936).
AVB/TP Laeken 3672 (1915); 11: 54072 (1926); 31, 33: 52105 (1924); 35: 54074 (1923); 46: 77589 (1952).

Ouvrages
JURION-DE WAHA, Fr., WACHTELAER, A., Le petit monde de l’architecte Henri Jacobs, Annales de la Société royale d’Archéologie de Bruxelles, t. 71, 2013, pp. 203-208.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 1398.

Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Louis Wittouck (rue)», 1920.