Recherches et rédaction

2016-2017

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Edmond Tollenaere relie le rond-point de la rue Charles Demeer à la rue Léopold Ier, croisant sur son parcours la rue Laneau.

Large de quinze mètres, la rue s’inscrit dans le quartier triangulaire compris entre la rue du Pannenhuis, formant la frontière avec Jette, la rue Léopold Ier et le chemin de fer de ceinture ouest. Ce quartier est créé en même temps que le boulevard Émile Bockstael, ouvert par arrêtés royaux des 18.02.1899 et 05.10.1900. Percée en 1905, la rue est baptisée en hommage à l’industriel Edmond Jean Louis Tollenaere, né en 1840, qui fut conseiller communal à Laeken.

Entre 1907 et 1914, la rue se bâtit d’habitations pour la plupart de style éclectique, tels les nos8 (1910), 10, 12 (1909) et 14, 22 (1908), 44 (architecte A. Hanssens), 46 (architecte Victor Dirickx, 1907), 105 (1912), 109 et 111 (géomètre-expert Alexandre Losange, 1914). La construction reprend ensuite dans l’entre-deux-guerres, avec des maisons d’inspiration encore éclectique ou marquées par l’Art Déco, comme le no101 (architecte Arthur Pladet, 1924). De ce dernier style, pointons les quatre maisons se faisant face à la fin de la rue, conçues par l’architecte Louis Tenaerts (des Gadeaux): les nos98 (1923), 100 (1923) et 113 (1923), 115 (1924).

Rue Edmond Tollenaere 32, vue perspective de la raffinerie de sucre G. Ronnberg et Cie, AVB/IP II 684 (1903-1912).

L’artère compte et a compté bon nombre d’entrepôts, ateliers et industries. Ceux-ci sont souvent établis à l’arrière des habitations, comme au no53 (architecte Émile Vande Weghe, 1911), doté de deux magasins arrière du même architecte, l’un de 1911, l’autre de 1914. Au no30, un magasin à bière de 1910 a été transformé en dépôt de vins (voir ce numéro). À droite de celui-ci se dresse l’Institut Notre Dame de Lourdes (no32). À l’origine, c’était la raffinerie de sucre G. Ronnberg et Cie, conçue en 1908 par l’architecte Adrien Blomme, qui occupait cette vaste parcelle. Se faisant face de part et d’autre d’une cour, perpendiculairement à la rue, se trouvaient à gauche l’usine et à droite les bureaux et habitation du contremaître. La façade de ce dernier bâtiment valut à son propriétaire une prime dans le cadre du concours de façades organisé par la Commune en 1909. Dans les années 1920, le complexe est repris par Les Fils Levy-Finger, fabricants de couleurs et vernis. Devenu propriété de la société Imperial Chemical Industries après la Seconde Guerre mondiale, le complexe est transformé et agrandi (architecte Jean De Mesmaeker): bâtiment d’usine (à gauche) transformé en 1956 puis extension vers la droite en 1962-1963 au détriment du bâtiment de bureaux et habitation. C’est à la fin des années 1980 que l’ensemble est réaffecté en centre scolaire (bureau d’architecture Émile Verhaegen). Enfin, au no56-58, se trouvent encore les bâtiments de la Société Laitière Hollandia, établie dans la rue vers 1913 (voir ce numéro).

Sources

Archives
AVB/AR rues, boite 54-63, cote 61, no17
(23.08.1905).
AVB/IP II 684 (1903-1915).
AVB/TP 8: Laeken PV Reg. 113 (01.06.1910); 10, 12: Laeken 4027 (1909); 22: Laeken PV Reg. 103 (28.09.1908); 32: Laeken 6052 (1908), 49782 (1922), 70292 (1956), 75188 (1962), 81146 (1963), 92606 (1986); 46: Laeken 1135 (1907); 53: Laeken 4557 (1911), 52967 (1925); 98: 53769 (1923); 100: 53770 (1923); 101: 53772 (1924); 105: Laeken 695 (1912); 111: Laeken 4606 (1914); 113: 53773 (1923); 115: 53774 (1924).

Ouvrages
CELLULE PATRIMOINE HISTORIQUE DE LA VILLE DE BRUXELLES, Promenades bruxelloises. 4. Patrimoine industriel à Laeken, Bruxelles, 1999, p. 8.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 763-764.

Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Edmond Tollenaere (rue)», 1906, 1912, 1913, 1954, 1958