Typologie(s)

maison et atelier d’artiste

Intervenant(s)

INCONNU - ONBEKEND1881-1882

Statut juridique

Classé depuis le 14 mai 1992

Styles

Néoclassicisme
Éclectisme
Néo-Renaissance

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
  • Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken (Archistory - 2016-2019)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Scientifique
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016-2017

id

Urban : 36056
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Description

Habitation et ancien atelier d’art funéraire, où trois générations d’Ernest Salu se sont succédé de 1872 à 1983.

Historique

En 1872, Ernest Salu I acquiert un terrain situé entre le cimetière et la rue Léopold Ier. Il y travaille à partir de 1874 dans un petit atelier. En 1881, le même dépose les plans d’une maison néoclassique au no17 de la rue Léopold, ainsi que ceux d’un atelier de deux niveaux et d’une grille en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. à l’autre extrémité du terrain, sur le parvis Notre-Dame (I). En mars 1882, Salu fait construire un atelier de deux niveaux (II) pour le travail du marbre, adossé à celui qui vient d’être construit, ainsi qu’une marbrerie (III), perpendiculaire. En décembre 1882, l’atelier de 1881 est doté vers le cimetière d’une annexe (IV) abritant un bureau surmonté d’un petit jardin d’hiver. Aux alentours de 1901-1905 sont construites une petite galerie de plan triangulaire (V) servant de vitrine à gauche de l’entrée côté parvis, ainsi qu’un petit avant-corps d’angle servant d’entrée à leur bureau (VI). En 1912, l’espace compris entre l’atelier de 1881 et l’arrière de la galerie vitrée est aménagé en jardin d’hiver à entrée monumentale (VII); le jardin d’hiver sera plus tard étendu jusqu’à la façade arrière de l’habitation et sa couverture sera remplacée en 1947 par un plafond vitré sous lanterneau. Au no25 rue Léopold Ier (VIII), une parcelle communiquant avec la marbrerie, Salu avait aménagé un chantier de pierres de taille, à l’avant duquel son successeur, Ernest Salu II, fit bâtir un garage d’un niveau en 1924, surhaussé de deux étages de logements l’année suivante. Sur le terrain restant s’est implanté un atelier à charpente métallique. En 1983, l’atelier de sculpture ferme ses portes, après 111 ans d’activité. L’ensemble est classé le 14.05.1992, avant d’être restauré en 1994 avec restitution de la toiture du jardin d’hiver. Siège de l’asbl Epitaaf, l’atelier abrite aujourd’hui un Musée d’Art funéraire.

Description

Habitation

Au no17 rue Léopold Ier, maison bourgeoise de style néoclassique, de composition symétriqueDans l'inventaire, une façade est dite de composition symétrique lorsqu’elle compte trois travées égales. À Bruxelles, ce type de façade s’élève souvent sur trois niveaux de hauteur dégressive. La travée axiale est d’ordinaire mise en évidence par un ressaut, par un ou plusieurs balcons et par un décor plus élaboré.. Millésime «ANNO / 1881» à l’entablement, accompagné du monogramme «ES». Rez-de-chaussée et travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages.. SoubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. à bossages. Balcon à garde-corps galbé en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion.. Barres d’appui de même matériau aux étages. Corniche à consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. ouvragées. MenuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. conservée; porte architecturée à jours1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. garnis de verre américain.

Atelier

À front du parvis, galerie (V) à portique néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. à deux pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. de granit à socleMassif surélevant un support ou une statue. de pierre bleue, base et chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. corinthien en bronze. Ils portent un entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. de pierre bleue marqué, entre deux consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console., de l’inscription «MAISON Et. SALU» en lettres d’or. FrontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. cintré, frappé d’un cartoucheDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. au chiffre «S», interrompu par une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. sous frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. courbe, à cuir portant la date de fondation de l’atelier, «ANNO 1872». Galerie à toit plat à lanterneau et face latérale largement vitrée.
À droite, grille d’entrée en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage., ayant conservé son montant droit en fonte, en forme de colonne.

Portail d’entrée du jardin d’hiver (VII) en briques blanches de Silésie et pierre bleue. Il se compose de deux piliersSupport vertical de plan carré. à haut amortissementAmortissement. Élément décoratif placé au sommet d’une élévation.Amorti. Sommé d'un amortissement. cintré, doublés de colonnes de granit rose à chapiteau ionique et base teintés de couleur bronze. EntablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à corniche plate denticulée ponctuée de besantsOrnement sculpté sphéroïde ou en forme de disque. sur consolePièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console.. Porte-fenêtre à imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. à petits-bois. À droite, pan de mur à fenêtre aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre..
Jardin d’hiver à toit en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’acier et de verre sous lanternonPetite construction de plan centré, située au faîte du toit.. À l’arrière, au-delà d’une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. de pierre, escalier en bois à rampe en fer forgé menant à l’habitation.

Atelier de 1881 (I) en briques, de deux niveaux sous toit en appentisToit à un seul versant.. Façade de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. rythmées de piliersSupport vertical de plan carré. au rez-de-chaussée et de pilastres à l’étage. Larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée., jadis libres au premier niveau, à châssis à petits-fers à l’étage (les deux premières aujourd’hui aveugles).
Annexe (IV) de deux niveaux, le second à colonnettes de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. et pans vitrés à petits-fers. Petit avant-corps d’angle (VI) y menant de style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., en pierre bleue et briques rouges. Porte à montants en pilastreÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. à aileronsÉlément décoratif ordinairement enroulé en S et terminé en volutes, qui s’inscrit dans un angle et forme un adoucissement. et entablement à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. semblable à celui du portique de la galerie. Entablement à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de carreaux de céramique. Angles animés d’une alternance de pointes de diamant en relief et en creux.

Atelier de 1882 (II) en briques, de deux niveaux sous toit en appentisToit à un seul versant.. Quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. à larges fenêtres à châssis à petits-fers sous linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée. continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. à l’étage.

Marbrerie (III) en briques de deux niveaux sous toit en appentisToit à un seul versant.. Sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. percées de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle.. AncresPièce métallique apparente ou noyée dans l’enduit de façade, fixée à l’extrémité d’un tirant en fer pour solidariser les murs et les planchers. Il existe des ancres purement décoratives, non reliées à des tirants.. Porte axiale. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-fers.

Sources

Archives
AVB/TP Laeken 777 (1874), Laeken 3355 (1881), Laeken 3454 (1882), Laeken 3668 (1915), Laeken PV Reg. 113 (15.06.1910), 42435 (1934); rue Léopold Ier 25: 50513 (1923-1924), 52081 (1925), 54037 (1925).

Ouvrages
CELIS, M., VANDENBREEDEN, J., VAN SANTVOORT, L., Autour du Parvis Notre-Dame à Laeken (coll. Des pierres pour le dire), Crédit Communal - Fondation Roi Baudouin, Bruxelles, 1994, pp. 53-65.
CULOT, M. [dir.], Bruxelles Hors Pentagone. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980, fiche 45.