Recherches et rédaction

2018

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireL’avenue du Forum est une artère en fer à cheval qui relie les carrefours que l’avenue Mutsaard forme avec les avenues de la Brise et Wannecouter. À son extrémité ouest, elle est prolongée par l’avenue de l’Amphore, également implantée en demi-ovale.

L’avenue est établie dans le quartier du Mutsaert, compris entre l’avenue de Meysse, la chaussée Romaine et la rue De Wand. Cette zone resta largement occupée par des champs jusqu’à l’Expo 58, durant laquelle elle fut investie par de vastes parkings pour les visiteurs de l’exposition. Suivant un plan dressé en 1933 par l’ingénieur directeur des Travaux Pierre Gillet, étaient initialement prévues à l’emplacement de l’avenue du Forum deux artères prolongeant l’avenue Wannecouter et l’actuelle avenue de la Brise en droite ligne jusqu’à l’avenue de Meysse. Elles auraient dû être reliées par deux rues plus courtes, elles-mêmes liées entre elles par une troisième. Après l’Expo 58, c’est finalement l’établissement d’une artère cintrée d’une quarantaine de mètres de large avec terre-plein central qui fut décidé, dont l’alignement fut fixé par l’arrêté royal du 28.03.1960. Validée par l’arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 28.04 de la même année, sa dénomination renvoie à l’Antiquité, à l’instar de celles de la chaussée Romaine et de l’avenue de l’Amphore. L’avenue du Forum ne fut toutefois aménagée qu’au début des années 1970.

À l’intérieur du fer à cheval, le vaste terrain fut réservé à la création du Parc du Forum, un complexe de six barres de logements entourées de pelouses plantées d’arbres, conçu en 1963 par l’architecte Jacques Cuisinier et le Groupe Urbanisme pour la Société de Promotion pour l’Aménagement du Quartier du Forum. Seules trois barres furent finalement dessinées par le Groupe Urbanisme (architecte Jean-Florian Collin), pour la société Etrimo, les nos70-74 et 76-80 avenue Mutsaard et le no1-5 avenue du Forum, respectivement en 1964, 1966 et 1965. Les nos19-25 et 13-17 furent conçus pour la société ECB (Espace-Clarté-Bâtir), respectivement en 1972 (architectes Henri Aelbrecht, Raoul Brunswyck et Odon Wathelet) et 1974 (architecte Henri Aelbrecht). Quant au no9-11, il fut érigé cette année-là pour la société Amelinckx. À l’exception du no19-25, plus bas, tous les immeubles présentent des longues façades orientées est-ouest. Ils portent des noms antiques tels que Résidences Ovide, Colisée, ou encore Capitole. Les parkings sont pour la plupart enterrés et le parc est parcouru de chemins sinueux.

Le côté extérieur de l’artère est, quant à lui, essentiellement bâti de villas à quatre façades conçues entre 1973 et 1989. Au milieu des habitations de style néo-traditionnel, se distinguent quelques villas modernistes, comme les nos8 (architectes André Léonard et Éric Ysebrant de Lendonck, 1975), 26 (architecte Karl Van Hespen, 1974) et 54 (architecte Jean Fellemans, 1976). Pointons également, au no34, une imposante habitation postmoderne de 1989 (architectes Christian Van Deuren et Christiane Sottiaux). Au no4 est implanté depuis 1968 le Jan-Van-Ruusbroeckollege (voir ce numéro).

À noter, à l’angle sud de l’avenue de l’Amphore, la présence d’un terrain où la Compagnie Intercommunale Bruxelloise des Eaux a implanté en 1933 une station de pompage avec réservoir souterrain de 4.000 m3 pour l’alimentation du réseau urbain et du réseau d’incendie de l’Exposition de 1935. Aujourd’hui accessible depuis l’avenue de la Croix-Rouge, le site était à l’origine relié à l’avenue de Meysse. Il comprend deux bâtiments, dont un sous toiture à croupes, ainsi que deux réservoirs cylindriques ajoutés avant 1957.

Sources

Archives
AVB/PP 3404 (1933).
AVB/TP 43643 (1933), 64445 (1957), 74944 (1963); 1-5: 82759 (1965); 8: 86103 (1974); 13-17: 88079 (1974); 19-25: 84826 (1972); 26: 93434 (1974); 34: 90647 (1989); 54: 85703 (1976).

Ouvrages
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 830.