Recherches et rédaction

2006-2007

 

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À cheval sur les communes de Bruxelles (nos 1 à 39 et 30 à 42) et d'Ixelles, l'avenue Antoine Depage relie l'avenue Franklin Roosevelt à l'avenue Adolphe Buyl, croisant sur la gauche le square Jean Servais. L'avenue porte le nom d'un célèbre médecin bruxellois (1862-1925).

Le plan du quartier du Solbosch est ratifié par les arrêtés royaux du 23.03.1907 et du 16.07.1907. Comme quasi toutes les rues du quartier, l'avenue Antoine Depage (anciennement rue) s'édifie sur un terrain appartenant à la Ville, répondant à un cahier des charges précis et à un règlement de quartier, tous deux ratifiés par le Conseil communal du 02.05.1927. Le cahier des charges impose que « la hauteur et l'aspect architectural » des constructions « soient en rapport avec l'importance des voies publiques » et qu'elles « comprennent au moins une loggia ou un balcon ». Le règlement du quartier du Solbosch requiert, lui, une zone de recul devant les habitations, proportionnelle à la largeur de la voirie. Aménagée en jardinet, la zone est à ceindre d'un « grillage artistique » devant faire l'objet d'un permis de bâtir. L'avenue est bordée de sorbiers. Les trottoirs sont en dalles de pierre bleue bouchardée.

Côté pair, l'avenue longe le campus de l'Université libre de Bruxelles. L'Institut de physique y porte le no 30-42 (voir ce no). Côté impair, la rue connaît sa phase principale de construction aux environs de 1930. La majorité des bâtiments sont des maisons bourgeoises de style Beaux-Arts, parfois teinté d'Art Déco, comme par exemple le no 3 (1931) ou le no 9 de l'architecte Paul Bonduelle (1930). Le modernisme est bien présent, représenté notamment par une maison conçue par les architectes Josse Van Kriekinge et fils en 1931 (voir no 37). Relevant de la même tendance, à l'angle de l'avenue Franklin Roosevelt, l'ancienne maison personnelle d'Adrien Blomme (voir no 1) abrite aujourd'hui le rectorat de l'ULB. Plus tardif, un immeuble à appartements situé au croisement avec l'avenue Adolphe Buyl, partiellement situé sur Ixelles, clôt l'enfilade côté impair (architecte Jean Delhaye, 1953).

Au milieu de ces habitations mitoyennes, la Ville s'est réservé un terrain pour l'édification d'un complexe d'immeubles d'appartements « à prix modéré », dessiné par les architectes Henri Jacobs, père et fils pour le Foyer bruxellois (voir n25-29). Dès 1988, l'Université libre de Bruxelles projette l'édification de trois bâtiments (bureau d'architecture Art & Build) sur des terrains du Foyer restés non bâtis, à front de rue et en intérieur d'îlot : le no 31 (1997) accueille des logements étudiants, son jumeau, situé à droite du complexe du Foyer, est en achèvement, tout comme celui situé en intérieur d'îlot, destiné à accueillir une crèche.

Sources

Archives
AVB/TP 3 : 40584 (1931) ; 9 : 39658 (1930) ; 13 : 40878 (1930) ; 31 : 90603 (1997) ; avenue Adolphe Buyl 173 : 62711 (1953).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1927.

Ouvrages
DEPAGE, H., La vie d'Antoine Depage, La Renaissance du Livre, Bruxelles, 1956.
MOUTURY, S., CORDEIRO, P., HEYMANS, V., Les quartiers Franklin Roosevelt et Vert Chasseur, Cellule du Patrimoine historique, Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1998, s.p.