Recherches et rédaction

2016-2017

 

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L’avenue de l’Héliport est une longue artère à extrémité courbe, reliant le boulevard Baudouin à la place Gaucheret. Elle croise notamment sur son parcours le boulevard Simon Bolivar et la chaussée d’Anvers. L’avenue est située sur le territoire de la Ville de Bruxelles, à l’exception de son dernier tronçon, entre le boulevard Roi Albert II et la place Gaucheret, dépendant de la commune de Schaerbeek.

L’avenue de l’Héliport est implantée sur l’assiette des anciennes voies de chemin de fer de raccordement de la gare de l’Allée Verte, mise en service en 1835 et désaffectée en 1954. Un plan dressé le 23.10 de cette année-là prévoit le tracé de l’avenue entre l’amorce actuelle de l’Allée Verte et la place Gaucheret. L’alignement définitif de sa première partie est, quant à lui, fixé en 1961.

L’artère est baptisée rue de l’Héliport par arrêté du Collège du 25.03.1958, dénomination transformée en avenue de l’Héliport par celui du 04.09 de la même année. Cette appellation renvoie à l’héliport que l’artère longeait lors de son percement. Cet héliport s’était implanté en 1953 à l’emplacement de la section comblée du canal de Willebroek (actuel quai de Willebroeck), que longeait l’Allée Verte. Géré par la Sabena, il fut doté d’un bâtiment en L à usage d’aérogare en 1957 (architecte Robert Schuiten) et fonctionna à plein régime pour les liaisons de passagers lors de l’Expo 58. Non rentable, l’héliport fut toutefois supprimé fin 1966.

Seuls quelques-uns des bâtiments qui bordaient les anciennes voies de chemin de fer ont subsisté le long de l’artère, les autres ayant pour la plupart été démolis suite à l’adoption, en 1967, du plan Manhattan élaboré par le groupe Structures pour réaménager le quartier Nord. Citons deux complexes, situés face à face dans le coude de l’avenue: l’ancienne firme Paul Devis (voir nos15, 43, 43b rue Masui), spécialisée en métaux, et un ancien dépôt de la STIB (voir no39), réaffecté en complexe polyvalent en 2006.

Le premier tronçon de l’avenue côté pair forme un vaste îlot établi à l’emplacement d’une partie de l’ancien héliport. Côté avenue, la société Amelinckx a construit quatre imposantes barres de logements dans la première moitié des années 1970. Au sud et à l’ouest de ce complexe s’étend une première partie du parc Maximilien, ensemble d’espaces verts de six à sept hectares baptisé par arrêté du Collège de la Ville du 06.11.1987. On y trouve la Ferme du parc Maximilien (no2 quai du Batelage), une ferme pédagogique créée en 1988, dont un des bâtiments a été reconstruit à l’emplacement du pavillon originel (1953) de l’héliport (no21 quai de Willebroeck). Dans le nord de l’îlot est implantée l’École Saint-Roch, conçue en 1972-1975 par le Groupe Structures (no46).

Dans le premier tronçon côté impair se trouvaient à l’origine les bâtiments de la gare de l’Allée Verte, dont de longs entrepôts de la Société nationale des Chemins de Fer. Ceux-ci furent reconstruits, à usage de Sarma, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avant de céder la place à la caserne des sapeurs-pompiers de Bruxelles (nos9 à 15). Ce complexe remplace celui de la place du Jeu de Balle, devenu exigu à partir de la fin des années 1950. Conçu par les architectes J. Van Doosselaere et J. Morant (groupe Structures) à partir de 1962 et seulement construit à partir de 1974 (no9-11), il est étendu jusqu’à la rue Simons en 1994 (no15). Outre une tour d’exercice de 29 mètres de haut, le vaste complexe comprend des garages, ateliers, magasins, laboratoires, dortoirs, réfectoires, salles de conférence et de gymnastique, ainsi qu’un immeuble à appartements pour les officiers et techniciens.

Au nord du boulevard Simon Bolivar, les deux côtés de l’avenue sont bordés par la suite du parc Maximilien. Côté pair débute l’Allée Verte, par une voirie courbe. Entre cette artère et l’avenue de l’Héliport s’implante l’école ’t Klavertje Vier (no52 avenue de l’Héliport – 16 Allée Verte), inaugurée en 2005 (AAC architecture) mais dont les premiers bâtiments remontent aux années 1970. Côté impair, un vaste îlot accueille sur une même esplanade les six barres de logements sociaux du Foyer laekenois (voir nos31 à 35), reliés par une passerelle enjambant la rue Willem de Mol aux reliefs du parc Maximilien. Cette partie du parc est établie sur l’un des premiers terrains rasés dans le cadre du plan Manhattan, constitué de quatre îlots traversé par les rues Herry et Louise (actuel second tronçon de la rue Willem de Mol). Un monumental Centre international d’Information pour la Construction devait s’y implanter, conçu en 1968 et composé de deux tours en forme de roues dentées.

Sources

Archives
AVB/DD 413.
AVB/Fichier rues.
AVB/PP 3316.
AVB/TP 67471 (1957), 71634 (1958), 71690 (1961), 81479 (1970); 8-1618-2832-34: 88486 (1971-1973), 85916 (1975); 9-11: 82340 (1962-1968), 86135 (1974); 15: 105868 (1994); 46: 85917-85918 (1972-1975); 52: 90541 (1972), 89675 (1979); quai du Batelage no291081 (1988).


Ouvrages
DEMEY, Th., Chronique d’une capitale en chantier. 2. De l’Expo ’58 au siège de la C.E.E., Paul Legrain, Bruxelles, 1992, pp. 140-144, 151.
DEMEY, Th., Bruxelles en vert. Guide-promenades des jardins publics du Molenbeek à la Woluwe, Badeaux, Bruxelles, 2003, pp. 248-252.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 989.

Périodiques
CHRISTIAENS, E., «De helihaven te Brussel (1953-1966): een veelbelovend begin maar een kortstondig bestaan…», LACA Tijdingen, 2, 2008, pp. 13-20.