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Rue du Cardinal
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
La rue du Cardinal relie la chaussée de Louvain au square Marie-Louise, croisant la rue des Éburons. À ce carrefour débute la rue de Gravelines. La frontière communale courant au milieu de la rue sur sa première moitié, ses nos 1 à 29 sont situés sur le territoire de Saint-Josse-ten-Noode.
Aujourd'hui une courte artère, la rue du Cardinal n'est qu'un lointain vestige de ce qui était à l'origine un long chemin bordant la rive est du grand étang de Saint-Josse, future pièce d'eau du square Marie-Louise, et qui bifurquait vers le sud-est pour rejoindre, le long de l'actuelle avenue de la RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., la fin de la rue du Noyer.

À hauteur de l'actuelle rue Charles Martel, l'artère contournait une propriété appartenant, dans les années 1560 (WAUTERS, A., 1973, p. 39), au cardinal de Granvelle. Homme politique controversé, Antoine Perrenot de Granvelle, qui valut à la rue son nom, était ministre de Charles Quint puis de Philippe II. En 1813, la propriété est morcelée (WAUTERS, A., 1973, p. 39) et le quartier Granvelle s'y développe, une agglomération populaire qui disparaîtra à son tour lors de l'établissement du quartier des Squares dans les années 1880.

Au début de la rue du Cardinal, à l'angle de la chaussée de Louvain, sur le territoire de Saint-Josse-ten-Noode, se trouvait un autre château, dans lequel séjourna Philippe le Bon en 1465. Si son corps principal est désaffecté dans le courant du XVIIIe siècle, la dépendance longeant la rue du Cardinal subsiste, transformée en logis. Ses deux tours d'angle circulaires lui valent le nom de château des Deux Tours (CABUY, Y., et al., 1994, pp. 41-43).
Dès 1857, la construction de maisons modestes et d'impasses ouvrières s'intensifiant le long de l'artère, la nécessité d'un « alignement définitif et régulier » de la voie se fait sentir (Bulletin communal, 1857, t. I, p. 369). Le plan redressant et élargissant la rue est adopté par le Conseil communal en date du 28.04.1863 (Bulletin communal, 1864, t. I, p. 472) puis par l'arrêté royal du 22.06.1863 (AVB/PP 1199). Seul le château des Deux Tours reste en saillie par rapport au nouveau tracé, épargné du fait du « souvenir historique qui se rattache à cette construction » (AVB/TP 29040).

Approuvé par arrêté royal en date du 20.12.1875, le plan d'aménagement du quartier Nord-Est dessiné par l'architecte Gédéon Bordiau supprime la majeure partie de la rue du Cardinal, pour ne conserver que le début de celle-ci, redressé jusqu'au nouveau square Marie-Louise. Le château des Deux Tours subsiste, tout comme les premières maisons situées côté pair, conçues entre 1862 et 1866, suivant l'alignement adopté en 1863.
L'ancestrale dénomination de la rue est confirmée par arrêtés du Collège de la Ville de Bruxelles des 14.04 et 15.05.1877. Si l'artère apparaît tracée sur le plan de Bruxelles réalisé par l'Institut cartographique militaire en 1881, elle n'est dotée de nouvelles constructions qu'à partir du milieu des années 1890.
En 1927, le château des Deux Tours, entre-temps transformé en brasserie, est démoli pour permettre l'élargissement de cette partie de la rue (CABUY, Y., et al., 1994, p. 43).

Modestes, les maisons des années 1860 sont aujourd'hui fort modifiées. En 1862, le maçon J. A. Ruttiens fait construire, sur un terrain jusqu'alors occupé par une métairie, trois maisons néoclassiquesLe style néoclassique (de la fin du XVIIIe siècle à 1914 environ) est un courant architectural mû par un idéal d’ordre et de symétrie, caractérisé par des élévations enduites et blanches, uniformisant l’image de la ville. Le style connaît une grande longévité, évoluant dans ses proportions et son ornementation au cours du temps. : le no 8, à façade de composition symétriqueDans l'inventaire, une façade est dite de composition symétrique lorsqu’elle compte trois travées égales. À Bruxelles, ce type de façade s’élève souvent sur trois niveaux de hauteur dégressive. La travée axiale est d’ordinaire mise en évidence par un ressaut, par un ou plusieurs balcons et par un décor plus élaboré., et les nos 10 et 12, deux maisons à un étage. Deux ans plus tard, le même maçon complète l'ensemble par cinq maisons identiques à ces dernières, portant les nos 14 à 22. En 1904, elles sont recouvertes d'enduit à faux-jointsEnduit dans lequel sont tracés des sillons pour suggérer un appareil de pierre. et dotées de balcons et leur toiture est mansardéeUne toiture est dite mansardée lorsqu'elle présente deux pentes différentes sur le même versant. Le brisis est le pan inférieur de la toiture mansardée. Le pan supérieur se nomme le terrasson..
Dans le second tronçon de la rue s'élèvent des maisons pour la plupart de style éclectiqueStyle éclectique (de 1850 à 1914 environ). Courant architectural original puisant librement son inspiration dans plusieurs styles., certaines de belle qualité, conçues entre 1894 et 1905. Parmi elles, une remarquable maison d'inspiration Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. est signée par les architectes Josse Van Kriekinge et Benjamin De Lestré-De Fabribeckers (voir no 46).
Plusieurs constructions de la rue ont fait l'objet de modifications ou de démolitions. Au no 6, un immeuble de 1926 résulte de la profonde transformation, par l'architecte Pierre De Gieter, d'une petite maison des années 1860. Au no 37, une maison conçue en 1894, en ensemble avec le no 35, est rhabillée en 1934. Au no 31-33, une parcelle traversée par la frontière communale, un immeuble à appartements modernisteLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé., conçu en 1936 par l'architecte Louis Hoebeke, remplace une maison de 1905.
Au no 32, un bâtiment conçu en 1991 (architectes Da Vinci sprl et Gildo Gorza) abrite des classes de l'école francophone maternelle et primaire du Sacré-Cœur. L'établissement occupe également le no 28 de la rue ainsi que deux ailes en intérieur d'îlot, qui dépendaient à l'origine des nos 17 et 19 de la rue John Waterloo Wilson (voir cette rue).

Aux angles formés avec le square Marie-Louise, se dressent deux imposants immeubles à appartements. Celui qui porte le no 40 square Marie-Louise (1965) remplace deux maisons conçues en 1895 en ensemble avec le no 54 de la rue du Cardinal, qui a lui subsisté. En face, le no 34-35 du square (1967) a pris la place de trois belles maisons de maître de style éclectiqueStyle éclectique (de 1850 à 1914 environ). Courant architectural original puisant librement son inspiration dans plusieurs styles., conçues en 1896 pour l'entrepreneur Joseph Maeck.
Aujourd'hui une courte artère, la rue du Cardinal n'est qu'un lointain vestige de ce qui était à l'origine un long chemin bordant la rive est du grand étang de Saint-Josse, future pièce d'eau du square Marie-Louise, et qui bifurquait vers le sud-est pour rejoindre, le long de l'actuelle avenue de la RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., la fin de la rue du Noyer.

À hauteur de l'actuelle rue Charles Martel, l'artère contournait une propriété appartenant, dans les années 1560 (WAUTERS, A., 1973, p. 39), au cardinal de Granvelle. Homme politique controversé, Antoine Perrenot de Granvelle, qui valut à la rue son nom, était ministre de Charles Quint puis de Philippe II. En 1813, la propriété est morcelée (WAUTERS, A., 1973, p. 39) et le quartier Granvelle s'y développe, une agglomération populaire qui disparaîtra à son tour lors de l'établissement du quartier des Squares dans les années 1880.

Au début de la rue du Cardinal, à l'angle de la chaussée de Louvain, sur le territoire de Saint-Josse-ten-Noode, se trouvait un autre château, dans lequel séjourna Philippe le Bon en 1465. Si son corps principal est désaffecté dans le courant du XVIIIe siècle, la dépendance longeant la rue du Cardinal subsiste, transformée en logis. Ses deux tours d'angle circulaires lui valent le nom de château des Deux Tours (CABUY, Y., et al., 1994, pp. 41-43).
Dès 1857, la construction de maisons modestes et d'impasses ouvrières s'intensifiant le long de l'artère, la nécessité d'un « alignement définitif et régulier » de la voie se fait sentir (Bulletin communal, 1857, t. I, p. 369). Le plan redressant et élargissant la rue est adopté par le Conseil communal en date du 28.04.1863 (Bulletin communal, 1864, t. I, p. 472) puis par l'arrêté royal du 22.06.1863 (AVB/PP 1199). Seul le château des Deux Tours reste en saillie par rapport au nouveau tracé, épargné du fait du « souvenir historique qui se rattache à cette construction » (AVB/TP 29040).

Approuvé par arrêté royal en date du 20.12.1875, le plan d'aménagement du quartier Nord-Est dessiné par l'architecte Gédéon Bordiau supprime la majeure partie de la rue du Cardinal, pour ne conserver que le début de celle-ci, redressé jusqu'au nouveau square Marie-Louise. Le château des Deux Tours subsiste, tout comme les premières maisons situées côté pair, conçues entre 1862 et 1866, suivant l'alignement adopté en 1863.
L'ancestrale dénomination de la rue est confirmée par arrêtés du Collège de la Ville de Bruxelles des 14.04 et 15.05.1877. Si l'artère apparaît tracée sur le plan de Bruxelles réalisé par l'Institut cartographique militaire en 1881, elle n'est dotée de nouvelles constructions qu'à partir du milieu des années 1890.
En 1927, le château des Deux Tours, entre-temps transformé en brasserie, est démoli pour permettre l'élargissement de cette partie de la rue (CABUY, Y., et al., 1994, p. 43).

Modestes, les maisons des années 1860 sont aujourd'hui fort modifiées. En 1862, le maçon J. A. Ruttiens fait construire, sur un terrain jusqu'alors occupé par une métairie, trois maisons néoclassiquesLe style néoclassique (de la fin du XVIIIe siècle à 1914 environ) est un courant architectural mû par un idéal d’ordre et de symétrie, caractérisé par des élévations enduites et blanches, uniformisant l’image de la ville. Le style connaît une grande longévité, évoluant dans ses proportions et son ornementation au cours du temps. : le no 8, à façade de composition symétriqueDans l'inventaire, une façade est dite de composition symétrique lorsqu’elle compte trois travées égales. À Bruxelles, ce type de façade s’élève souvent sur trois niveaux de hauteur dégressive. La travée axiale est d’ordinaire mise en évidence par un ressaut, par un ou plusieurs balcons et par un décor plus élaboré., et les nos 10 et 12, deux maisons à un étage. Deux ans plus tard, le même maçon complète l'ensemble par cinq maisons identiques à ces dernières, portant les nos 14 à 22. En 1904, elles sont recouvertes d'enduit à faux-jointsEnduit dans lequel sont tracés des sillons pour suggérer un appareil de pierre. et dotées de balcons et leur toiture est mansardéeUne toiture est dite mansardée lorsqu'elle présente deux pentes différentes sur le même versant. Le brisis est le pan inférieur de la toiture mansardée. Le pan supérieur se nomme le terrasson..
Dans le second tronçon de la rue s'élèvent des maisons pour la plupart de style éclectiqueStyle éclectique (de 1850 à 1914 environ). Courant architectural original puisant librement son inspiration dans plusieurs styles., certaines de belle qualité, conçues entre 1894 et 1905. Parmi elles, une remarquable maison d'inspiration Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. est signée par les architectes Josse Van Kriekinge et Benjamin De Lestré-De Fabribeckers (voir no 46).
Plusieurs constructions de la rue ont fait l'objet de modifications ou de démolitions. Au no 6, un immeuble de 1926 résulte de la profonde transformation, par l'architecte Pierre De Gieter, d'une petite maison des années 1860. Au no 37, une maison conçue en 1894, en ensemble avec le no 35, est rhabillée en 1934. Au no 31-33, une parcelle traversée par la frontière communale, un immeuble à appartements modernisteLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé., conçu en 1936 par l'architecte Louis Hoebeke, remplace une maison de 1905.
Au no 32, un bâtiment conçu en 1991 (architectes Da Vinci sprl et Gildo Gorza) abrite des classes de l'école francophone maternelle et primaire du Sacré-Cœur. L'établissement occupe également le no 28 de la rue ainsi que deux ailes en intérieur d'îlot, qui dépendaient à l'origine des nos 17 et 19 de la rue John Waterloo Wilson (voir cette rue).

Aux angles formés avec le square Marie-Louise, se dressent deux imposants immeubles à appartements. Celui qui porte le no 40 square Marie-Louise (1965) remplace deux maisons conçues en 1895 en ensemble avec le no 54 de la rue du Cardinal, qui a lui subsisté. En face, le no 34-35 du square (1967) a pris la place de trois belles maisons de maître de style éclectiqueStyle éclectique (de 1850 à 1914 environ). Courant architectural original puisant librement son inspiration dans plusieurs styles., conçues en 1896 pour l'entrepreneur Joseph Maeck.
Archives
AVB/TP 29040 (1863) ; 6 : 33697 (1926) ; 8 à 12 : 8547 (1862) ; 14 à 22 : 8548 (1864), 8581 (1904) ; 31-33 : 5081 (1905), 47071 (1936) ; 32 : 105480 (1981-1992) ; 37 : 8568 (1894), 44088 (1934) ; 54 : 16314 (1895) ; square Marie-Louise 34-35 : 16313 (1896), 81499 (1967) ; square Marie-Louise 40 : 92375 (1965).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1877, t. I, p. 316.
AVB/PP 1199 (1863), 953 (1875), 956-957 (1879).
Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles. 6. Saint-Josse-ten-Noode, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Direction des Monuments et des Sites, Musées royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles, 1994, pp. 40-43.
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, ou description historique des localités qui formaient autrefois l'ammanie de cette ville [1855], Livre huitième – A, éd. Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973, pp. 35-39.
Cartes / plans
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881 (Bibliothèque royale de Belgique, Section Cartes et Plans).
Abréviations | Recherches et rédaction : Caroline Berckmans, 2006-2008.