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Rue Boduognat
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
La rue Boduognat relie la rue Charles Martel à l'avenue Palmerston.
Elle est établie sur l'assiette d'une partie de l'ancienne rue Granvelle. Cette artère, qui bordait le côté sud-est du grand étang de Saint-Josse, avait été percée dans les années 1810, suite au morcellement de la vaste propriété ayant appartenu au cardinal de Granvelle au XVIe siècle (WAUTERS, A., 1973, p. 39). Avec une portion de la rue du Cardinal, future rue Saint-Quentin, et la rue de l'Obéissance, tracée elle aussi sur l'ancien domaine, elle formait le quartier Granvelle, un quartier populaire fait d'étroites habitations mitoyennes et de nombreuses impasses.
Lors de l'établissement de son plan d'aménagement du quartier Nord-Est, approuvé par l'arrêté royal du 20.12.1875, l'architecte Gédéon Bordiau avait choisi d'épargner ce quartier densément bâti. Cependant, une fois les travaux de terrassement exécutés alentour, le niveau de ces rues se retrouva, au début des années 1880, « plusieurs mètres en contrebas des rues nouvelles » (Bulletin communal, 1882, t. II, pp. 707-708), condamnant le quartier à des inondations répétées. Un nouveau plan d'aménagement, conçu par Bordiau, fut donc adopté par le Conseil communal du 05.02.1883 (Bulletin communal, 1883, t. I, p. 66-67). Le site fut remblayé, la rue de l'Obéissance supprimée et la rue Charles Martel tracée. La rue Granvelle fut amputée de sa dernière portion, redressée et renommée rue Boduognat.
L'artère porte un nom historique, tout comme la plupart des voiries du quartier, baptisées en lien avec l'histoire du jeune État belge ou celle, plus ancienne, des régions dans lesquelles il se situe. À l'instar de celles du square Ambiorix et de la rue des Éburons, l'appellation renvoie à l'histoire de la Gaule. Chef des Nerviens, Boduognat vécut au premier siècle avant J.-C. Cette dénomination est attribuée par arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles en date du 04.08.1891.
Depuis son tracé définitif, l'artère est en grande partie bâtie d'écuries, annexes et murs de clôture – souvent percés ultérieurement d'entrées de garage – qui dépendent des propriétés situées rue du Taciturne et square Marie-Louise pour le côté pair, rue Charles Martel pour le côté impair.
Les nos 8 à 12c constituent des annexes de l'Institut chirurgical de Bruxelles (architecte Henri Van Massenhove, 1892-1893) aujourd'hui désaffecté (voir no 58-61 square Marie-Louise). Ils sont établis sur une même parcelle traversant l'îlot. Le no 12-12a est un bâtiment de consultations d'inspiration modernisteLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé., conçu en 1940-1941 par l'architecte M. E. Engel. En 1966, l'architecte ajoute deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. au bâtiment, sur la parcelle portant le no 8. Sur cette dernière se trouvait le garage du no 61 square Marie-Louise, une maison de 1892 détruite en 1948 pour permettre l'agrandissement du complexe chirurgical. Le no 12b est un haut bloc conçu en 1925 par l'architecte Antoine Pompe (voir no 58-61 square Marie-Louise).
De l'autre côté de la rue, au no 13-17, se trouve l'ancienne maternité Sainte-Anne, conçue en 1896 par Henri Van Massenhove, pour les sœurs de Notre-Dame de la Compassion, domiciliées dans l'Institut chirurgical voisin. L'architecte projette une façade en briques de quinze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. Seules les huit premières sont alors construites. Vers 1901, cinq autres s'y adjoignent, suivant les plans de 1896. En 1933-1934, la maternité, devenue entre-temps le home Sainte-Marie, géré par l'asbl « Œuvres Sainte-Élisabeth », subit des transformations : la partie gauche de la façade est dotée d'imposantes lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. et une salle de lecture est construite à l'arrière.
Vers 1942, c'est au tour des cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. bâties ultérieurement de faire l'objet de transformations : la façade est enduiteL'enduit est un revêtement de plâtre, de mortier, de stuc, de ciment, de lait de chaux, de simili-pierre, etc. et la forme des fenêtres du dernier niveau est modifiée. L'enduitL'enduit est un revêtement de plâtre, de mortier, de stuc, de ciment, de lait de chaux, de simili-pierre, etc. qui recouvre aujourd'hui la partie gauche de la façade remonte peut-être à cette époque. Le home abrite alors un centre médical, propriété de l'Union nationale des Fédérations des Mutualités professionnelles de Belgique. Avant 1980, l'Institut chirurgical ayant besoin de s'étendre, il investit les locaux. Les deux ensembles sont aujourd'hui désaffectés.
Au début des années 1980, le bureau d'architecture Émile Verhaegen projette une profonde transformation ou une démolition et reconstruction des différentes parties du complexe chirurgical. L'annexe du no 13-17 serait reliée au bâtiment principal par une passerelle surplombant la rue. Le projet ne voit cependant jamais le jourOuverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension..
Au no 5-7 est conçu, en 1901, un bâtiment de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. abritant une salle d'escrime et de gymnastique. Il est agrandi l'année suivante au no 9-11, aménagé en salle de fête (architecte Joseph Lenoir). L'ensemble est doté d'un second étage en 1913. Il est aujourd'hui désaffecté.
Les trois dernières maisons de la rue, côté impair, sont conçues par l'architecte Émile Janlet pour l'entrepreneur Louis Dewaele, en ensemble avec le côté impair de l'avenue Palmerston, les nos 46 à 48 square Ambiorix, ainsi que les nos 52 à 64 rue Charles Martel (voir nos 5 à 27 avenue Palmerston).
Côté pair, l'angle formé avec l'avenue Palmerston est occupé par un hôtel de maître conçu par l'architecte Victor Horta (voir no 3 avenue Palmerston).
Archives
AVB/TP 5-11 : 7942 (1901), 7943 (1902), 5701 (1913) ; 12-12c et 13-17 : 88006 (1980), 93854 (1982), 93831 (1984) ; 8-12a : 54872 (1940-1941), 81283 (1966) ; 12b : 33824 (1925), 83401 (1973) ; 13-17 : 7940 (1896), 42839 (1933-1934) ; 13 : 55357 (1941), 56858 (1941-1942), square Marie-Louise 61 : 16294 (1892), 58741 (1948).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1882, t. II, pp. 707-708 ; 1883, t. I, p. 66-67 ; 1891, D.O., p. 70.
AVB/PP 953 (1875), 956-957 (1879).
Ouvrages
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, ou description historique des localités qui formaient autrefois l'ammanie de cette ville [1855], Livre huitième – A, éd. Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973, p. 39.