Intervenant(s)

INCONNU - ONBEKEND1501-1699

Statut juridique

Classé depuis le 01 juillet 2021

Styles

Renaissance flamande

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Extension Est (Apeb - 2006-2009)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Archéologique
  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Paysager

Recherches et rédaction

2013

id

Urban : 36935
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Description

Tour ronde, haute de deux niveaux, et flanquée d’un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. rectangulaire postérieur, de style Renaissance flamande, probablement du XVIe siècle ou du XVIIe siècle. La tour constitue le seul vestige d’un domaine des châtelains de Bruxelles, la seigneurie d’Eggevoorde, installée dans la vallée du Maelbeek.

Historique
Sur le versant occidental du Maelbeek, à l’emplacement de l’actuel Parc Léopold, du quartier de la place Jourdan et de la chaussée de Wavre, les châtelains de Bruxelles possédaient un domaine à Eggevoord. Son nom est issu du gué éponyme, lieu de passage entre Bruxelles et la vallée de la Woluwe ou la forêt de Soignes. Le domaine, dont les origines sont peu connues, est constitué à la fin du Moyen Âge d’un vaste fief avec château, moulin, étangs, prés, terres, verger, brasserie-auberge...

En tant que fief de la châtellenie, le domaine passe entre les mains de plusieurs familles à partir du XIIe siècle. En 1420, Eggevoord passe à la famille van der Noot et, ensuite, Ranst. En 1603, il devient la propriété du Conseil des Finances et contient «un château, sept bonniers de prairies, une montagne, un jardin à fruits, un réservoir, une hôtellerie avec brasserie, des terres labourables, le moulin d’Eggevoird, le Pypenbuys vijver (…), un autre étang (…), le Groot vijver et le Long Vivier» (Atlas du sous-sol archéologique, p. 39).

Sur le plan de Deventer (1555), un petit bâtiment circulaire en briques, situé à l’angle nord-ouest du jardin est repérable. Dans le courant du XVIIe siècle, un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. rectangulaire dénommé Vischhuis est accolé à cette tour, afin de desservir les pêcheries ducales situées dans les étangs de la vallée du Maelbeek. Une description de 1726 (acte de vente du 26.01.1726, DE PAUW, L.-F., p. 183) détaille «la tour susdite ou maison de plaisance, avec sa cuisine-cave, hangar et chambre qui est ornée de boiseries…».
Enfin, au début du XVIIIe siècle, le domaine est scindé. La partie nord est achetée par Pierre Abeloos, châtelain de Sainte-Gudule, pour y construire une demeure. Devenue propriété de la famille Dubois de Bianco au début du XIXe siècle, le domaine est cédé en 1851 par son propriétaire en échange d’actions de la Société royale de Zoologie, d’Horticulture et d’Agrément, futur Jardin Zoologique, puis parc Léopold. Aujourd’hui, seule la tour d’Eggevoord et son annexe témoignent du passé domanial du lieu.

Description
Tour circulaire construite en briques, avec éléments en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. lédien. Haute de 7m85, elle remonte probablement à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. Au rez-de-chaussée, porte et quatre petites fenêtres, dont une obturée, quatre grandes baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. de pierre et vitraux à l’étage. L’élévation se termine par un large larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche., sous des corbeauxPièce de pierre ou de bois partiellement engagée dans un mur et portant une charge. Le corbeau se distingue de la console par sa petite taille, il porte généralement un élément en faible saillie. D’autre part, sa section verticale est sensiblement carrée ou rectangulaire. portant la corniche et la toiture en poivrière et coyau, sommée d’un épi. ComblesEspace intérieur de la toiture. ventilés par deux lucarnes à croupeUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux..
Annexé à la tour, sans doute vers le milieu du XVIIe siècle, pavillon rectangulaire anciennement appelé Vischhuis, comptant un niveau sur caves voûtées en berceau, dont une partie, isolée du reste, contenait deux réservoirs à poissons. Sur haut soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en pierre, façade principale en briques percée d’une porte sous baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d’imposte et d’une fenêtre (anciennement à croiséeBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. de pierre). Toiture mansardée et à coyau ouverte d’une lucarneOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. à croupeUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux..
Des travaux réalisés à la fin du XIXe siècle ont modifié l’aspect de la tour (enduit extérieur, balcon, modification des ouvertures), mais la restauration envisagée en 1914 par l’architecte L.-F. De Pauw et effectivement réalisée en 1939 redonne un aspect plus originel au bâtiment.


Sources

Archives
AGR/Cartes et plans manuscrits 690.
AVB/FI - C6821.
AVB/TP 57611 (1923-1925).

Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles, 12, Bruxelles. Quartier Nord-Est, Région de Bruxelles-Capitale - Service des Monuments et Sites, 1997, pp. 37-41.
DE PAUW, L.-F., La vallée du Maelbeek avec monographie d’Etterbeek, Bruxelles, 1914,pl. XVI.

Périodiques
LEMAIGRE, L., «La tour d’Eggevoord», La Maison d’Hier et d’Aujourd’hui, n° 41, mars 1979, pp. 37-47.

Cartes/Plans
de Deventer, J., Plan de Bruxelles, 1555.