Recherches et rédaction

2009

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
L'avenue de la Chevalerie est implantée sur la frontière entre la Ville de Bruxelles et la commune d'Etterbeek. Elle débute au carrefour formé par les avenues des Nerviens, des Gaulois et le Mont du Cinquantenaire. L'artère court le long des halles du Cinquantenaire puis rencontre les avenues de la Renaissance et de l'Yser, pour se terminer au carrefour formé par les rues Leys, du Noyer et Gérard.

L'avenue de la Chevalerie, vers la rue du Noyer (Collection C. Dekeyser).

Seule sa dernière partie est bordée d'habitations, celles du côté pair situées sur Bruxelles. Elle présente en son milieu un terre-plein à parterres plantés d'arbres.

L'avenue portait anciennement le nom de rue des Villas. Celle-ci fut tracée le long du champ de manœuvres – futur parc du Cinquantenaire – aménagé par la Ville de Bruxelles pour la garnison à l'extrémité de la rue de la Loi, selon un plan adopté en 1852.

Détail du projet de prolongement de la rue de la Loi vers un champ de manœuvres, dressé en 1850 par Dubois et le Hardy de Beaulieu. La rue de Malines sera remplacée par l'actuelle avenue de la Chevalerie. AVB/PP 1521.

L'artère remplace une voie sinueuse, dite chemin ou rue de Malines, qui reliait l'actuelle chaussée Saint-Pierre, sur Etterbeek, à la rue du Noyer. En 1862, celle-ci a disparu sous les remblais suite à l'établissement du champ de manœuvres.

Le chemin de Malines, préexistant à la future avenue de la Chevalerie, et l'implantation du champ de manœuvres, AVB/TP 26360 (1864).

La rue des Villas est renommée avenue de la Chevalerie sur le plan d'aménagement du quartier Nord-Est, dressé par l'architecte Gédéon Bordiau et approuvé par l'arrêté royal du 20.12.1875. Cette appellation, qui renvoie à l'ordre des chevaliers, institution militaire et religieuse de la noblesse féodale, est adoptée par arrêtés du Collège de la Ville de Bruxelles des 14.04.1877 et 15.05.1877.

Détail du plan de transformation de la partie nord-est du quartier Léopold, dessiné par Gédéon Bordiau. La rue des Villas devient avenue de la Chevalerie. AVB/PP 956 (1879).

En 1900, le niveau de l'avenue doit être abaissé au-delà de l'avenue de la Renaissance. L'État s'engage à effectuer les terrassements; à charge des communes de repaver leur côté de la voie. Sur proposition d'Etterbeek, un nouveau profil est adopté pour l'artère : elle est divisée par une berme centrale sur laquelle sont aménagées une voie cyclable et une allée cavalière, de part et d'autre d'une rangée d'arbres.

Profil transversal de l'avenue de la Chevalerie établi en 1900, AVB/TP 458.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le côté pair de l'avenue était occupé par la propriété Buls, un terrain arboré formant un trapèze délimité au sud par l'avenue de la Renaissance et au nord par la fin de la rue du Cardinal, un long chemin dont l'extrémité correspond partiellement au tracé de l'actuelle rue Leys. Sur l'angle avec l'avenue de la Renaissance était implantée une villa, dessinée en 1856. Sur l'autre angle de la propriété avait été conçue, en 1890, une maison de trois niveaux.

Détail du plan [i]Bruxelles et ses environs[/i], réalisé par l’Institut cartographique militaire en 1881. À droite, l’avenue de la Chevalerie et la propriété Buls (© Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles, section Cartes et Plans).

Lotie en parcelles, la propriété cède la place, entre 1899 et 1907, à des habitations. La villa Buls est ainsi remplacée par un bel immeuble de rapport conçu en 1907 par l'architecte Émile Hellemans. Celui-ci a entretemps disparu au profit d'un immeuble à appartements conçu en 1969 par l'architecte L. Peeters (avenue de la Renaissance n° 58). En 1899, sur une parcelle formant un L autour de la villa, s'implante une habitation, côté Renaissance, ainsi que son jardin, côté Chevalerie. Une partie de ce jardin cède la place à un ensemble de deux maisons en 1912 (voir n°s 2a et 4-6). L'habitation et ce qui reste de son jardin sont à leur tour remplacés par deux immeubles à appartements conçus en 1961 par l'architecte Henri Saint-Jean (avenue de la Renaissance n° 57 et avenue de la Chevalerie n° 2).

Avenue de la Chevalerie 12 à 22, élévations, AVB/TP 9284 (1900).

Sur la moitié nord de la propriété s'implante un ensemble de sept maisons éclectiques, conçu en 1900 pour un même propriétaire (nos 12 à 22 et rue Leys 45-47), qui entraîne la démolition de la maison d'angle de 1890. Ces bâtiments sont aujourd'hui fort modifiés. Le n° 18 a laissé la place à un immeuble de 1963 (architecte Maurice Musch). Le n° 22 s'est doté d'un beau rez-de-chaussée commercial en 1910 (voir ce numéro). Le plan du n° 45-47 rue Leys présente, quant à lui, une fine tourelle d'angle et des lucarnes à pignon, sans doute jamais réalisés.

Rue Leys 45-47, élévations prévues, AVB/TP 9284 (1900).

Sources

Archives
AVB/TP 26360 (1859-1869), 29863 (1873), 459 (1871), 458 (1900-1901); 2 et avenue de la Renaissance 57: 20168 (1899), 72779 (1961), 72829 (1961); 12 à 22 et rue Leys 45-47: 20110 (1890), 9284 (1900); 18: 78180 (1963); avenue de la Renaissance 58: 8943 (1856), 4167 (1907), 85580 (1969).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1877, t. I, p. 315.

Ouvrages
BERNAERTS, A., KERVYN DE MARCKE TEN DRIESSCHE, R., Les noms de rues à Bruxelles, éd. De Visscher, Bruxelles, 1951, p. 26.